Mésange nonnette - Poecile palustris (Linnaeus, 1758) et Mésange boréale - Poecile montanus (Conrad, 1827)
Les mésanges nonnette et boréale,
largement sympatriques en Belgique ainsi qu'en Europe occidentale et
centrale, sont de distinction délicate. De façon
générale, la mésange nonnette
préfère les forêts de grands arbres,
essentiellement des chênes et des hêtres, tandis que la
mésange boréale fréquente davantage les bois plus
humides, de saules et de noisetiers.
On différencie aisément les deux
espèces au cri. La mésange nonnette produit surtout un
cri aigu et explosif : "pitz siou" parfois suivi d'un "jujuju" rapide,
des "si si si" aigus et rapides ou un "pitzi" aigu et explosif. Le cri
de la mésange boréale est plus grave et surtout plus lent
: elle émet parfois également un "tit sou" moins explosif
que la mésange nonnette, mais c'est surtout son "(ti) djun djun
djun" assez lent et très nasillard qui est
caractéristique, ou encore un 'ti djudjudju" plus rapide et
moins nasillard.
Lors d'une observation furtive ou
éloignée, deux critères distinguent les
mésanges nonnette et boréale :
- La mésange nonnette a la silhouette classique d'une autre
mésange, avec néanmoins la tête et la nuque
davantage dans le prolongement du dos, tandis que la mésange
boréale montre une tête très allongée
à l'arrière, lui conférant un cou très
massif fort caractéristique, bien visible lorsque l'oiseau est
de profil. Cette nuque massive réduit la longueur du manteau par
rapport à celui de la mésange nonnette.
Mésange nonnette (Poecile palustris) (Hamois, Condroz, Belgique - 23/11/2019 - Photographie originale Eric Walravens)
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
- La mésange boréale présente des
liserés clairs sur le bord externe des rémiges tertiaires
et des rémiges secondaires externes, qui forment un tache claire
bien visible en hiver sur un plumage frais. En été, avec
l'usure des plumes, cette zone claire disparaît progressivement.
Chez la mésange nonnette, cette zone pâle manque ou est
à peine perceptible en toute saison.
Mésange nonnette (Poecile palustris) (Hamois, Condroz, Belgique - 09/02/2018 - Photographie originale Eric Walravens)
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
Lors d'une observation plus rapprochée et suffisamment longue, on peut noter d'autres critères distinctifs :
- Le bec fermé de la mésange nonnette
présente une ligne claire à la
jonction des mandibules, tandis que celui de la mésange
boréale est entièrement
noir. Parfois, seule une petite tache claire est visible à la
base de la mandibule supérieure chez la mésange nonnette.
Mésange nonnette (Poecile palustris) (Hamois, Condroz, Belgique - 30/12/2019 - Photographie originale Eric Walravens)
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
- Lorsque le bac est ouvert, on peut observer, sur photographie,
que le
bord inférieur de la mandibule supérieure et le bord
supérieur de la
mandibule inférieure sont clairs chez la mésange
nonnette, noirs chez
la mésange boréale. Sur photographie également, on
peut parfois distinguer le noir lustré de la calotte de la
mésange nonnette, alors que ce noir est mat chez la
mésange boréale. Ce dernier critère est difficilement
utilisable sur le terrain.
Mésange nonnette (Poecile palustris) (Hamois, Condroz, Belgique - 20/11/2019 - Photographie originale Eric Walravens)
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
- La limite entre le noir de la calotte et le blanc de la
joue semble remonter davantage chez la mésange boréale, et
la joue blanc pur semble se poursuivre davantage vers la nuque chez la
mésange boréale, l'arrière de la joue
présentant souvent une suffusion beige inférieure chez la mésange
nonnette. Mais l'appréciation de ce critère est souvent
liée aux conditions d'observation et à l'orientation de la
tête de l'oiseau. Cette seule caractéristique n'est donc pas
suffisante pour identifier un individu.
Mésange nonnette (Poecile palustris) (Hamois, Condroz, Belgique - 25/11/2019 - Photographies originales Eric Walravens)
Le même oiseau, observé selon un autre angle sur la
seconde photographie, semble avoir, au soleil, une joue très
blanche se prolongeant loin en arrière. On observe
néanmoins une virgule beige inférieure remontant dans la
joue, ce qui n'est pas le cas chez la mésange boréale.
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
- Il est à noter que l'étendue du noir de la bavette,
plus importante chez la mésange boréale que chez la
mésange nonnette, n'est pas un bon critère en hiver :
c'est l'usure du plumage au printemps qui laisse apparaître une
bavette noire plus étandue chez la mésange boréale.
Mésange boréale (Poecile montanus) (Hamois, Condroz, Belgique - 13/12/2020 - Photographie originale Eric Walravens)
Sur
cette photographie, on comprend comment l'usure des plumes
révélera au printemps une bavette noire étendue,
partiellement masquée en hiver par les extrémités
claires des plumes
d'un plumage frais.
Mésanges boréales (Poecile montanus) (Hamois,
Condroz, Belgique - 12/12/2020 et Flostoy, Condroz, Belgique
-26/02/2014 - Photographies originales Eric Walravens)
Variation de l'étendue du noir de la bavette entre le début et la fin de l'hiver