Trente rhétoriciens en Toscane

Le 11 mai 2002, trente rhétoriciens sont partis pour le pays de Etrusques et de la Renaissance.

Dimanche matin, nous débarquons à Sienne. Nous nous lançons dans la ville médiévale. Premiers pas dans ces ruelles étroites typiques, sous un ciel couvert. La Toscane constitue une véritable réserve pour les médiévistes curieux, davantage que pour le moderniste que je suis mais cela ne gâche en rien mon plaisir. Nous découvrons sur la place du Campo nos premiers groupes folkloriques, costumés à la manière des figurants de Roméo et Juliette. Notre guide nous explique combien les rivalités inter-villes, voire inter-quartiers, constituent les ressorts de la vie sociale locale.

L'après-midi nous sommes à San Gimignano, curieuse petite ville aux nombreuses tours. Nous nous remémorons les notions d'arts roman et ogival vues dans les classes inférieures. La multiplicité des exemples nous les rend sensibles et nous observons les arcs en plein cintre, les fines ogives, les plafonds en bois peint...

Lundi, départ matinal pour Arezzo. Notre guide est professeur d'université. Timide, dépourvue de son appareil à "gonfler la voix", elle s'avance à travers un nouveau dédale de ruelles, nous montre aimablement les lieux de tournage choisis par Roberto Benigni pour La Vita e bella. Dans les églises, nous découvrons les fresques de Pierro della Francesca. Elle nous en explique les finesses, la perspective, les volumes avec une sensibilité extraordinaire doublée de la compétence de la chercheuse. Un matin de grâce...

L'après-midi, nous rentrons par la campagne et les villages haut perchés (mais pour nous inaccessibles, faute d'aire de parking pour le car) de Bibbiena et Poppi... L'abbaye de Vallombrosa, isolée en pleine forêt, laisse admirer son décor baroque.

Mardi, en route pour Pise. Le Baptistère, le Duomo et le Campanile (ou Tour penchée) nous sont expliqués avec compétence et humour par un étudiant en langues modernes qui nous initie au roman pisan. L'après-midi, nous parcourons le dédale des ruelles de Lucques, la cité rivale (eh oui, encore!) de Pise, protégée par ses remparts. Nous y croisons la statue du compositeur Puccini, dont le guide nous raconte la vie pleine des femmes qui constituent les héroïnes de ses opéras.

Mercredi, c'est Florence qui nous accueille. Le Palazzio Pitti nous est d'abord présenté. Puis, nous traversons le Ponte Vecchio en longeant le fameux "couloir" des Médicis. On évoque La Divine comédie de Dante, les Sonnets de Pétrarque, Le Prince de Machiavel et les recherches de Galilée arrêtées par l'Inquisition. Nous arrivons en face du Palazzio Vecchio, au pied du David de Michel-Ange et du Persée de Benvenuto Cellini. On parle du terrible Savonarole, quelle terre de contrastes! L'après-midi, nous visitons le Duomo, le Campanile de Giotto et la Porte du Paradis.

Jeudi, à Volterra. Le Piazza dei Priori est en restauration... à l'intérieur, nous voyons les blasons locaux. Puis, ce sont le Baptistère et le Duomo au splendide plafond à caissons. La Déposition de Croix est comparée avec celle vue la veille. La Chaire et la chapelle de la Vierge de Douleurs achèvent de nous convaincre de la richesse artistique de la Cité. Sur la place des Prieurs, une boutique coopérative présente les œuvres des artistes locaux: albâtres et bronzes, principalement. Nous descendons vers le Théâtre romain, que nous photographions depuis les remparts.

Vendredi, journée libre à Livourne, ville neuve créée pour compenser l'ensablement de Pise à la fin du XVIe siècle. Fort touchée pendant la dernière guerre, elle a été reconstruite "à l'ancienne". Le Monument des Quatre Maures fait mon admiration, alors que je déambule seul dans le centre. Les façades, les sculptures se succèdent... Au car, des êtres bronzés me rejoignent: il est temps de repartir pour Bruxelles...

Claude-René De Winter, professeur d'histoire

Le groupe au grand complet devant le Baptistère et le Duomo de Pise