Les élèves de 1 LD correspondent avec une romancière québécoise

Les vélos n'ont pas d'états d'âme: c'est le titre du roman de Michèle Marineau qu'ont lu les élèves de 1 LD. Ils ont écrit à l'écrivain pour lui dire ce qu'ils pensaient de son livre. Voici ce qu'elle a eu la gentillesse de leur répondre.

 

Bonjour à vous tous!

Je suis Michèle Marineau, l'auteure de Les Vélos n'ont pas d'états d'âme, et j'ai lu avec beaucoup d'intérêt les lettres que vous m'avez écrites et que votre professeur m'a envoyées.

Merci, merci, merci pour vos commentaires!

J'ai constaté que la majorité d'entre vous n'aviez pas beaucoup aimé le titre, ni le début du livre... mais que vous aviez aimé le reste du livre. J'en suis très contente (et je suis aussi très contente que vous n'ayez pas eu à lire un livre que vous détestiez du début à la fin - c'est long et pénible dans ces cas-là!)

Depuis quand écrivez-vous? Comment a commencé votre carrière?

J'écris depuis treize ans (mon premier livre, Cassiopée - L'Eté polonais, a été publié en 1988). Je rêvais d'écrire depuis longtemps (depuis que j'avais découvert le bonheur de lire, en fait, et que je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main), mais je n'arrivais pas à me décider, à le faire. Je craignais de ne pas y arriver, je doutais de l'intérêt de mes idées, j'avais peur de la réaction des gens... Et puis mes enfants sont nés (Philippe a maintenant 17 ans, Catherine a 14 ans), et j'ai eu envie d'écrire des livres qu'ils pourraient lire à l'adolescence. Des livres grâce auxquels ils pourraient savoir ce que je pensais de certains sujets, ce qui me faisait peur, ce qui me préoccupait, ce qui m'intéressait, ce qui me faisait rire... C'est donc pour eux que j'ai commencé à écrire.

J'ai eu un plaisir fou à écrire Cassiopée..., et les réactions des jeunes et des critiques ont été bonnes, alors, bien sûr, j'ai eu le goût de recommencer cette merveilleuse expérience. Depuis, j'ai donc publié cinq autres romans ainsi que deux albums pour enfants plus petits, et j'ai l'intention de continuer à écrire tant que j'aurai des idées et tant que j'aurai du bonheur à écrire et à faire partager mes histoires et mes personnages à d'autres.

Les romans que j'ai écrits depuis Cassiopée sont: L'Eté des Baleines, L'Homme de Cheshire, La Route de Chlifa, Les vélos... et Rouge poison (dont votre professeur, M. Goetghebeur, vous a déjà parlé je crois).

Où trouvez-vous vos idées, votre inspiration? Est-ce dur d'écrire des livres?

Je trouve mes idées un peu partout, dans la vie de tous les jours... Je dis parfois qu'un écrivain, c'est un peu comme une éponge: on s'imbibe de tout ce qui se passe danns notre vie.Une idée de livre peut naître d'un rêve, d'un souvenir d'enfance, d'une chanson qui passe à la radio, de quelqu'un aperçu dans le métro ou au restaurant, de la lumière d'une fin de journée, d'une anecdote racontée par une amie (ou par un inconnu assis non loin de nous au restaurant)... Souvent, je prends un détail du quotidien et je me demande: "Qu'est-ce qui arriverait si...?"

Je n'ai aucun mal à trouver des idées de livres, mais j'ai beaucoup plus de mal à les mettre sur papier. Oui, je trouve ça dur d'écrire un livre, ou plutôt de commencer à l'écrire. En général, je passe des mois à écrire, récrire, et re-re-re-re-récrire les premiers chapitres. Je me censure, je doute de l'intérêt de mon idée et de mes personnages, je n'arrive pas à traduire sur papier les images que j'ai dans la tête. Dans ces moments-là, j'ai tendance à me décourager, à vouloir laisser tomber l'écriture... (C'est dans ces moments-là que ça fait terriblement de bien de recevoir des lettres comme les vôtres: on se rend compte que nos livres ont pu faire passer de bons moments à certains lecteurs, qu'ils leur ont fait du bien parfois, et on se dit que ça valait la peine de les écrire.)

Puis, au bout d'un certain temps, quand l'histoire est bien amorcée, que les personnages sont en place, que le ton et le rythme sont donnés, l'écriture se fait plus rapide, plus fluide, plus agréable aussi. J'écris la majeure partie de mes livres très rapidement... et j'adore cette période d'écriture intense et très fébrile. Une fois arrivée à cette étape, je ne trouve plus ça difficile d'écrire. Je trouve ça FANTASTIQUE!!!

Je vous souhaite autant de bonheur à faire une activité qui vous plaise (qu'il s'agisse de sport, de musique, de dessin, de couture, de mécanique, d'escalade ou de n'importe quelle autre passion).

Voilà. J'espère avoir su répondre à vos questions. Merci encore pour vos commentaires et pour vos bons voeux. Je vous souhaite aussi, à tous et à toutes, une très belle année 2001, remplie de découvertes, d'amitié, d'amour, de petits et de grands bonheurs.

Je vous envoie mon amitié d'outre-Atlantique...

Michèle Marineau