Les grandes figures de
l'Athénée
Pour célébrer le centenaire de l'Athénée
Fernand Blum, une brochure
a été éditée. Elle contient divers articles
sur de nombreuses personnalités qui furent élèves
à l' Athénée.
Armand Abel (1903 - 1973), professeur d'islamologie
Armand Abel (1903-1973) fut professeur d’islamologie à la
Faculté de Philosophie et Lettres de l’U.L.B.,
après une carrière de près de 30 ans à
l’Athénée de Schaerbeek. Sa production scientifique
fut très variée, mêlant des monographies
très spécialisées sur l’orient musulman
à des contributions très générales dans le
domaine des sciences morales. En 1947, il a publié l’article qui suit
dans la Revue de Médecine et de Pharmacie, qui fut
l’“ ancêtre ” de notre Revue Médicale de
Bruxelles. A lire ce texte, on constate qu’il n’a pas perdu
de son actualité, et on ne saurait qu’engager les jeunes
générations à en prendre connaissance. A
l’heure où un certain nombre d’étudiants,
mais aussi quelques-uns de nos collègues, tendent à
“ banaliser ”, voire à négliger les valeurs
qui sont les nôtres, la lecture de l’article de A. Abel est
de nature à rappeler aux lecteurs les principes qui fondent la
singularité de notre Alma Mater, et le sens du combat
qu’il nous appartient plus que jamais de mener dans une
société menacée par le retour des religions, le
fanatisme et l’irrationnel.
Stéphane Louryan, Professeur à la Faculté de
Médecine de l’Ulb et Membre de l’Académie
royale de Médecine de Belgique
Marcel Bergé (1909 - 1986), historien et
généalogiste
Né à Schaerbeek le 17 juin 1909 et
décédé dans la même commune le 24 janvier
1986, Marcel Bergé est le fils de Gaston Bergé, avocat
à la cour d’appel de Bruxelles, et de Jeanne De
Jaraczewski, famille dont plusieurs membres sont aussi des anciens de
l’Athénée Fernand Blum. Aussi petit-fils de Henri
Bergé (1835-1911) éminent professeur de chimie, Marcel
Bergé, devenu historien, consacra sa vie à
l’histoire de sa chère commune ; il fit notamment acheter
par celle-ci, en 1950, un château vénérable qui est
devenu un centre culturel (la Maison des Arts situé
numéro 147 de la chaussée de Haecht) et classé
comme patrimoine en 1993. Il fut professeur dans notre
établissement et son souvenir persiste notamment du fait que
pendant de nombreuses années et jusqu’à sa mort, il
fit le compte rendu oral dans un style personnel, très
savoureux, des événements et bizarreries de
l’année au banquet du solstice d’hiver (Noël)
des enseignants de l’AFB.
Passionné de généalogie, il entre en 1956 au
Service de Centralisation des Études généalogiques
et démographiques de Belgique (S.C.G.D.) dont il devient de
président en 1966 et c’est peu avant sa vingtième
assemblée générale qu’il
décède inopinément. Parmi ses travaux, une
étude fouillée des bâtards de la Maison de
Bourgogne. Il fut aussi Vénérable Maître
d’une Loge maçonnique (1960-1962), succédant bien
plus tard à son grand-père susmentionné
(1872-1875). Son fils et ses deux petits-enfants sont aussi des anciens
de l’athénée.
Daniel Geerinck, 26 décembre 2015
Bibliographie
Anonyme : In Memoriam Marcel Bergé. Intermédiaire des
généalogistes, 242 : 85-86 (1986)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Berg%C3%A9
2014 [Geerinck D. & Martin Ph.], Marcel Bergé in Tisaun P., 1913-2013
Athénée Fernand Blum - Cent ans d’histoire.
Éd. Athénée communal Fernand Blum, Schaerbeek :
100.
Fernand BLUM
(1885 - 1963)
Licencié en Sciences Politiques et Administratives de
l'ULB, il milita dans les rangs du parti libéral à
Schaerbeek où il fut successivement conseiller communal,
échevin de l'Instruction Publique (1923-1938) et bourgmestre
(1938-1940). Progressiste, très attaché à la
démocratie et au libre examen, il fut interné pendant
la Première Guerre mondiale et, de 1916 à 1918, passa
de longs mois dans les camps en Allemagne. En 1940, craignant
d'être à nouveau inquiété par l'occupant,
il passa à la clandestinité. Il développa
considérablement l'enseignement officiel dans sa commune,
fonda plusieurs écoles communales, créa des cantines
scolaires, des garderies. .../... Fernand Blum avait
été initié franc-maçon à la loge
« Les Vrais Amis de l'Union et du Progrès réunis
», à l'Orient de Bruxelles du Grand Orient de
Belgique.
(Extrait de M. Bergé,
cité in "Dictionnaire historique de la Laïcité en
Belgique paru aux éditions Luc Pire avec la Fondation
Rationaliste sous la direction de Pol Delfosse").
Le Conseil Communal unanime, en une séance solennelle, le
14 juin 1951, rendit hommage aux trente années de
dévouement à la commune et à l'attitude du
Bourgmestre Fernand Blum pendant les deux guerres. M. Gaston Williot
rappela ses activités de député, de journaliste,
de professeur, d'administrateur et d'homme d'œuvres. Afin de
commémorer cette brillante carrière, toute
entière consacrée à la chose publique, le
Conseil décida de conférer son nom à
l'athénée au développement duquel il avait si
ardemment contribué, et qu'il refusa opiniâtrement de
céder à l'Etat.
(Extrait de "Les Amis de
l'Athénée Fernand Blum (Ed.), 1954.- 40è
anniversaire de l'Athénée communal Fernand Blum:92p.
Bruxelles").
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Fernand BLUM (Photographie extraite de "Les
Amis de l'Athénée Fernand Blum (Ed.). 1954.- 40è
anniversaire de l'Athénée communal Fernand Blum:92p.
Bruxelles", reproduite avec l'autorisation de l'éditeur)
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Buste en bronze de Fernand BLUM
(photographie E. Walravens, 2005)
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Jean CHRISTOPHE
(1928 - 2013), Professeur de biochimie
Monsieur Stéphane Louryan, Professeur à la Faculté de
Médecine de l’Ulb et Membre de l’Académie
royale de Médecine de Belgique, a consacré un article à la mémoire de cet éminent professeur de biochimie.
Jo DELAHAUT
(1911 - 2002), Peintre abstrait
Né à Vottem-lez-Liège le 22 juillet 1911, Jo
Delahaut fait ses études à l'Académie des
Beaux-Arts de Liège avant de réussir brillamment une
licence et un doctorat en histoire de l'art et archéologie
à l'Université de Liège (1939). Professeur
à l'Athénée Fernand Blum (1936-1962), il devient
ensuite professeur à l'INSAS et à l'Institut de La
Cambre (1962-1976). Jo Delahaut est décédé
à Schaerbeek le 20 février 2002
Le peintre Jo Delahaut était une des figures
emblématiques de l'abstraction géométrique en
Belgique.
Après une première exposition à Charleroi
(1942), il abandonna progressivement le figuratif au profit de
l'abstraction géométrique dont il fut l'un des
initiateurs. Sociétaire des "Réalités Nouvelles"
à Paris en 1946, membre de "La Jeune Peinture belge" à
Bruxelles en 1947 (Mig Quinet, Louis van Lindt , Gaston Bertrand,
Marc Mendelson , Anne Bonnet), membre fondateur du groupe belge "Art
Abstrait" en 1952, il fut coauteur en 1954 du "Manifeste
Spatialiste", avec Pol Bury (1922), entre autres.
De la géométrie plane et colorée qu'il
utilisait dans son travail, Jo Delahaut disait: «La
géométrie est à mon avis la science la plus
représentative de l'Homme. Elle ajoute à la
clarté d'un exposé, elle est lisible,
compréhensible intuitivement même par ceux qui en
ignorent la théorie».
Auteur de plusieurs oeuvres monumentales, de céramiques
(notamment la station de métro Montgomery à Bruxelles)
ainsi que de sérigraphies, de bijoux et de reliures, Jo
Delahaut exposa dans de nombreux pays.
Jo DELAHAUT au travail et deux timbres commémorant son
œuvre
André DELVAUX
(1926 - 2002)
Faut-il présenter encore le réalisateur et
cinéaste belge dont les cinémathèques du monde
entier collectionnent les œuvres? André Delvaux par son
investissement, sa grande culture générale, sa
sensibilité "biculturelle" et, tout simplement, la grande
qualité de son travail aura marqué l'histoire du
cinéma mondial, en particulier, du cinéma belge.
André Delvaux naît le 21 mars 1926 à Heverlee.
Domicilié à Schaerbeek depuis son plus jeune âge,
il y accomplit ses études primaires et secondaires en
français. Après avoir achevé ses études
secondaires à l'Athénée Fernand Blum en 1943,
André Delvaux refait une rhétorique en
néerlandais à l'Athénée de Bruxelles pour
échapper au travail obligatoire pendant l'occupation.
Parallèlement à ses études secondaires, il
étudie aussi la diction, le piano et la composition musicale
au Conservatoire de Bruxelles.
André Delvaux poursuit des études de philologie
germanique et de droit à l'Université Libre de
Bruxelles. A ce titre, il est engagé à
l'Athénée Fernand Blum comme professeur de langues
germaniques. De 1949 à 1962, Delvaux y est un professeur
brillant et exigeant. Ses étudiants se souviennent aussi des
nombreuses allusions de leur professeur à sa passion
déjà dévorante pour le cinéma. Il y
organise d'ailleurs un club de cinéma dans le cadre duquel ses
premiers courts-métrages, réalisés avec le
concours de ses élèves, voient le jour. Le soir,
André Delvaux accompagne des films muets au piano, à la
cinémathèque de Belgique.
De 1963 à 1986, il enseigne le langage du cinéma et
la réalisation à l'INSAS, qu'il a co-fondé en
1962. Dans les années 1960 il réalise une série
de documentaires pour la RTB sur des réalisateurs tels que
Federico Fellini et Jean Rouch, se rendant sur des tournages comme
celui des "Demoiselles de Rochefort" de Jacques Demy. Ce n'est qu'en
1965 qu'il signe son premier long métrage, "L' Homme au crane
rasé" en langue flamande. Il réalise d'ailleurs
indifféremment en flamand ou en français, se penchant
même sur cette dualité belge dans "Un soir un train"
(1968). Malgré ses moyens réduits et sa
réputation de réalisateur expérimental,
André Delvaux est sollicité par des comédiens
séduits par son travail comme Marie-Christine Barrault qui
joue sous sa direction dans "Femme entre chien et loup" (1979).
Ce cinéaste dont l'œuvre confine souvent au
fantastique trouve son inspiration dans des œuvres
littéraires dont il s'inspire librement comme pour
"Rendez-vous a Bray" (1971) tiré d'une nouvelle de Julien
Gracq ou encore son dernier long métrage "L'Œuvre au
noir" (1988) adapté du roman de Marguerite Yourcenar.
Il réalise en 1985, pour le cinquantenaire de la
Cinémathèque Royale de Belgique, "1001 films", un 8'
sur la préservation des premiers films sur support
pellicule.
André Delvaux obtint de nombreuses distinctions dont le
Grand Prix au Festival d'Hyères pour "L'Homme au crâne
rasé" (1965), le Prix Louis Delluc pour "Rendez-vous à
Bray" (1971), le Prix Spécial du Jury au festival mondial du
cinéma de Montréal pour "Benvenuta" (1983), le Prix
Joseph Plateau pour l'ensemble de sa carrière au festival du
film international des Flandres (1991) et le Prix Spécial pour
l'ensemble de sa carrière au Fantaporto, au Portugal
(1996).
Ce grand monsieur du cinéma mondial meurt à
l'âge de 76 ans, à Valence, le 4 octobre 2002, en
succombant à une crise cardiaque. Il y assistait à la
deuxième édition de la Rencontre mondiale des Arts de
la ville de Valence.
(D'après par "Nysenholc, A. (Ed.), 1994 -
André Delvaux:399p. Bruxelles" et d'après Pelletier, P.
pour Les Gens du Cinéma sur le site "www.lesgensducinema.com
").
André DELVAUX (photographie extraite du
site:
http://www.filmkultura.iif.hu)
Filmographie
Cinéma
- 1955 : Nous étions treize, 30 min., réalisé
avec ses élèves de l'Athénée Fernand Blum
à Schaerbeek
- 1956 : Forges, 20 min. (coréalisateurs Jean Brismée
et André Bettendorf)
- 1959 : La Planète fauve, 20 min., coréalisateur
Jean Brismée
- 1960 : Yves boit du lait, 35 min., réalisé avec ses
élèves de l'Athénée Fernand Blum à
Schaerbeek
- 1962 : Le Temps des écoliers, 30 min.
- 1965 : L'Homme au crâne rasé, 94 min.
- 1968 : Les Interprètes, 30 min. et Un soir, un train, 87
min.
- 1971 : Rendez-vous à Bray, 85 min.
- 1973 : Belle, 93 min.
- 1975 : Met Dieric Bouts, 35 min.
- 1979 : Femme entre chien et loup, 111 min.
- 1980 : To Woody Allen, from Europe with Love, 90 min.
- 1983 : Benvenuta, 105 min.
- 1985 : Babel Opera, 90 min.
- 1988 : L'Œuvre au Noir, 110 min.
- 1989 : 1001 films, 8 min.
Télévision
- 1958 : Cinéma, bonjour, 10 min., coréalisateur Jean
Brismée
- 1960 : Fellini 4 x 55 min.
- 1961 : Jean Rouch, 5 x 50 min., coréalisateur Jean
Brismée
- 1963 : Le Cinéma polonais, 9 x 60 min.
- 1966 : Derrière l'écran, 6 x 50 min.
Jean DRYMAEL (1912 - 1942), une
importante personnalité
Si cet ancien, méconnu de l’athénée Fernand
Blum, est exhumé ici, c’est d’une part qu’il a
mérité cinq pages dans la « Nouvelle Biographie
nationale » (1997) et d’autre part qu’en
l’honorant, il peut servir d’exemple de tous ceux qui ont
sacrifié leur existence à la liberté et aux
principes du libre examen, chers à notre établissement.
En effet, Jean Drymael (1912-1942) est cité face à
l’entrée principale de l’avenue Renan, sur le
panneau des Hommes tombés pour la patrie.
Il fait donc ses études secondaires dans notre
athénée, en sort en 1930, passe l’examen pour
entrer en polytechnique et devient en 1935, ingénieur,
spécialisé en électricité de
l’Université libre de Bruxelles. Passionné
d’aviation, il poursuit des études dans ce domaine ;
c’est ainsi qu’il devient assistant à l’ULB,
traitant les sujets d’aérodynamisme, et collabore à
une firme de constructions aéronautiques, notamment pour
un prototype d’avion trimoteur. Une thèse en 1938 le
classe troisième parmi celles présentées cette
année-là par les ingénieurs civils. En 1939, suite
à une nouvelle thèse, il est classé premier et
lauréat de la « Société royale belge des
Ingénieurs et industriels ». Il a résolu ainsi des
problèmes mathématiques à plusieurs inconnues,
dont la méthode n’a été supplantée
que par l’arrivée des ordinateurs. Il a encore
travaillé sur des problèmes de constructions à
partir de poutres métalliques et de treillis.
Sous-lieutenant de réserve de l’armée belge, il
veut continuer la lutte après l’armistice ; il rejoint
Gibraltar, puis parvient à s’embarquer pour la Grande
Bretagne. Voulant devenir pilote, il est accepté, suit un
apprentissage rapide mais approfondi, donc éreintant, devient
finalement lui-même enseignant en aéronautique et publie
plusieurs articles dans le « journal of the Royal Aeronautical
Society ». Il finit même une thèse de doctorat,
soumise à un jury mais qu’il n’aura pas
l’occasion de présenter ; elle est retrouvée en
1953 et mise en forme par sa veuve, Emma Chaltin (1910-2002). Il
reçoit ainsi, à titre posthume, une seconde fois le prix
de la « Société royale belge des Ingénieurs
et Industriels ».
Après 287 heures de vol d’entrainement, il effectue sa
première opération de pilote le 25 décembre 1941.
Le 3 février 1942, avec quatre hommes à bord, son avion
est abattu par l’ennemi nazi. Trois sont faits prisonniers dont
un décédera ; quant à Jean Drymael, il n’a
pas été récupéré. Après la
guerre, elle prend contact avec les deux rescapés dont
l’un, Robert Brand, répond et avec qui elle gardera des
contacts réguliers. Pendant longtemps, elle n’a pas
accepté la disparition de son mari et avait fait retirer son nom
de la plaque commémorative à
l’athénée. Si je connais un peu cette histoire
tragique, c’est du fait qu’Emma Chaltin, enseignante en
mathématiques au lycée Émile Jacqumin de
Bruxelles, était une collègue, grande amie de ma
belle-mère physicienne et que j’ai
bénéficié de l’hospitalité de la
famille Brand, lors de séjours à Londres pendant mes
études botaniques.
Il est extraordinaire de constater la renommée de Jean Drymael
dans sa discipline, alors qu’il n’avait pas trente ans
quand il est décédé. Divers articles ont
été publiés en hommage à sa
personnalité et qui sont référencés dans sa
notice biographique [Van Laer & Jaumotte, Nouvelle Biographie
nationale, 4 : 138-142, édition de l’Académie
royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts (1997)].
Daniel Geerinck, d’après Jean Van Laer et André
Jaumotte, 26 décembre 2015
Voir aussi
[Geerinck D.], Jean Drymael in Tisaun
P. 1913-2013 Athénée Fernand Blum Cent ans
d’histoires. Éd. Athénée communal
Fernand Blum : 91 (2014).
P.S. Jusqu’à présent aucune photo de lui n’a
été retrouvée et elle est souhaitée par cet
appel.
Adolphe FESTRAETS (1913 - 1992) , professeur de physique
Stéphane Louryan, Professeur à la Faculté de
Médecine de l’Ulb et Membre de l’Académie
royale de Médecine de Belgique, a publié un article
consacré à ce grand Monsieur, ancien élève
à l'Athénée Fernand Blum : "Souvenirs
d’un maître : Adolphe Festraets ou comment l’utopie
pédagogique peut se faire réalité."
Jacques GROOTHAERT (1922 -
2009)
Décédé le 22 mai 2009, entré au
ministère des Affaires étrangères en août
1945, à l’âge de 22 ans, après une licence en
Philologie germanique à l’Université de Gand,
Jacques Groothaert, qui était né à Heist, le 25
novembre 1922, restera comme l’homme qui ouvrit notre ambassade
à Pékin en 1972 après les deux décennies de
boycott économique et d’ostracisme politique qui avaient
suivi, en Occident, l’avènement du régime
communiste chinois. Ouverture homérique, dans des conditions
matérielles difficiles (l’ambassade fut d’abord une
chambre d’hôtel), mais professionnellement palpitantes
puisque, aux côtés de l’ambassadeur Groothaert, se
trouvaient Patrick Nothomb, autre diplomate d’exception, et un
certain Simon Leys comme attaché culturel.
"J’ai eu la chance, le privilège dû à de
bienfaisants hasards", écrivait Jacques Groothaert dans un livre
de souvenirs publié en 1991 ("Le Passage du témoin",
Duculot), "de vivre quelques années dans la Russie de Staline,
la France de de Gaulle, l’Amérique de Kennedy, la Chine de
Mao". Et c’est vrai que cette carrière fut exceptionnelle.
M. Groothaert fut successivement en poste à Prague, Moscou,
Mexico, Paris et Kinshasa, avant d’être nommé consul
général à San Francisco, ministre conseiller
à Londres, ambassadeur au Mexique, puis en Chine et au Vietnam,
directeur général des relations économiques
extérieures au ministère enfin.
Le 1er septembre 1980, Jacques Groothaert quittait la fonction publique
pour s’essayer à d’autres exercices de diplomatie,
dans le monde des affaires. Il fut, pendant plus de dix ans, le
président du Conseil d’administration de la
Générale de Banque (à une époque où
la future Fortis jouissait encore de tout son crédit). Il
présida aussi le CA de la SABCA et de Transurb, entre autres, et
fut administrateur de nombreuses sociétés et
organisations professionnelles, de Tractebel à la FN, de
l’OBCE à Fabrimétal.
L’Europe, la Russie et la Chine nourrirent, chez Jacques
Groothaert, des passions durables, bien qu’il fut aussi un
très efficace commissaire général
d’Europalia Japon en 1989. Sur la première, il
rédigea un essai en 1996 ("L’Europe aux miroirs", Labor).
Sur la seconde, il donna volontiers des conférences, de
Bruxelles à Harvard. Sur la troisième, il multiplia les
écrits et les interventions, présidant au passage la
Chambre de commerce belgo-chinoise ou la Belgium - Hong Kong Society.
Homme d’une grande culture et d’une tout aussi grande
curiosité, infatigable, disponible, dévoué,
Jacques Groothaert se retrouvait aussi bien dans l’équipe
éditoriale de la revue "Encres de Chine", pour soutenir une
poignée de passionnés, que dans le comité
d’orientation de "La Dernière Heure", pour garantir, avec
Hervé Hasquin ou Arthur Bodson, les recteurs de l’ULB et
de l’ULg, la ligne libérale du quotidien quand y
entrèrent de nouveaux actionnaires en 1986.
Ce qui frappait en Jacques Groothaert, outre sa simplicité,
c’était sa capacité d’indignation, bien peu
diplomatique. Qu’il s’agisse, dans une opinion
publiée en une de "La Libre" il y aura bientôt vingt ans,
de condamner la répression de Tian’anmen (en misant sur
une prochaine génération de dirigeants chinois plus
éclairée). Ou d’être parmi les premiers
à dénoncer le sort fait aux fils de Simon Leys,
privés de leur passeport belge par un ministère que
l’ambassadeur honoraire et l’ancien attaché culturel
avaient pareillement servi. Bien qu’affaibli par la maladie, il
continua à suivre de près cette affaire qui le
scandalisait.
"J’aimerais retrouver un jour le silence et la lumière de
la baie d’Along", confiait Jacques Groothaert.
La Libre Belgique (2009)
Jacques Groothaert (Photo : agence Belga)
D’André Leveugle
à André Lamy (1962 - )
Né le 31 octobre 1962, André Leveugle effectue ses
études secondaires à l’athénée
Fernand Blum. Il exerce très tôt ses dons
d’imitation des voix en croquant ses professeurs ainsi que des
artistes bien connus dont son comédien fétiche Louis De
Funès. Dès l’âge de 15 ans, André, qui
prendra le pseudonyme de Lamy, se produit dans des spectacles
privés et sur des radios locales. Après ses
humanités, il devient caissier dans une grande surface tout en
essayant de devenir un professionnel du spectacle. On imagine que les
clients du magasin devaient choisir la file privilégiée
pour entendre le jeune artiste qui immanquablement égayait le
lieu. Après trois ans de galère, avec comme parrainage
Raymond Devos, il tente sa chance à Paris où il rencontre
divers animateurs comme Michel Drucker et Philippe Gildas.
Théâtres, radios et télévisions le
sollicitent, d’autant plus qu’une place est libre depuis le
décès prématuré du célèbre
Thierry Le Luron. Il n’oublia pas la Belgique et sept ans
après sa rhétorique, il vient se produire gratuitement
à Fernand Blum pendant plus d’une heure avec en
première partie un nouvel imitateur des enseignants, Xavier
Baeselen, ancien échevin à la commune de
Watermael-Boitsfort. En 1992, André Lamy participe à
l’émission « Les Copains d’alors » de la
RTB, où il retrouve ses anciens compagnons de classe, ainsi que
son professeur de français Frans François qui
s’occupa longtemps du Fond scientifique de
l’athénée
André Lamy s’est produit ou se produit aussi dans de
nombreuses émissions de télévision, dans des
théâtres et notamment à celui des Galeries lors de
plusieurs revues de fin d’années. On l’a vu aussi
dans un épisode d’une série (Le Bonneur d’en
face) avec Annie Cordy. Actuellement sur Bel RTL et avec Olivier
Leborgne, c’est le rendez-vous matinal du compte rendu
parodique de l’actualité (Votez pour moi !). Pour la
même station mais en télévision, ce sont des
reportages périodiques sur la famille royale de Belgique (Palais
royal) et l’imitateur se met dans la peau de tous les membres de
celle-ci et des hommes politiques de manière cocasse et
éblouissante ; parfois ceux-ci jouant eux-mêmes leur
propre rôle. Il ne faut pas le confondre avec un homonyme,
producteur de film canadien (1932-2010).
Daniel Geerinck, 26 décembre 2015
André Lamy avec son ancien professeur de néerlandais
François De Brouwer (à gauche)
Bibliographie
http://www.andrelamy.com
Jean LÉONARD (1920 -
2013), professeur
Le professeur Jean LÉONARD à 92 ans (Photo
Daiel Geerinck)
Au moment de la préparation du centenaire de l’AFB, Jean
LÉONARD était le plus ancien élève connu.
Il est né le 17 mai 1920 à Couvin où son
père, ingénieur forestier de Gembloux, avait
été nommé au Service des Eaux et Forêts.
Jusqu’à la guerre de 1940-1945, il passa toutes ses
vacances à Bleid (actuellement Virton), en Gaume, pays de ses
ancêtres : son grand-père paternel y est né en 1853
et son grand-père maternel Gustave DUVIGNEAUD à
Mussy-la-Ville en 1862. Leur petit-fils fréquente
assidûment une ferme voisine et s’initie au dur labeur des
champs. En 1925, son père est attaché au Ministère
de l’Agriculture à Bruxelles et, en 1932, son fils est
inscrit à l’Athénée communal de Schaerbeek
en section gréco-latine et entre dans le nouveau bâtiment
de l’avenue Ernest Renan, le « co-inaugurant »
d’une certaine manière. En 1938, il obtint le prix
d’excellence décerné par l’Association des
anciens élèves de notre athénée.
Parmi tous ses anciens professeurs, il en retient principalement quatre
qui l’ont particulièrement marqué. Tout
d’abord, le professeur de français André
VANDERHAEGEN qui lui communiqua admirablement la passion de la langue
française. Il avait accueilli ses élèves de
première année (nommée sixième à
l’époque) en leur demandant d’écrire une
rédaction évoquant un souvenir de vacances. Enfant, Jean
LÉONARD avait une passion pour les vaches et
particulièrement pour Louise, l’une de la ferme
qu’il fréquentait. Il intitula sa rédaction «
Louise » et décrivit son plaisir de regarder ses yeux,
celui de caresser sa peau, de se coller contre elle, exprimant ainsi un
véritable amour, mais ce n’est qu’à la fin du
texte, à la page suivante, que l’on apprenait qu’il
s’agissait d’une vache ! Il reçut les
félicitations de son professeur pour le style et le suspense
engendré. Un jour, les élèves de cette
première année se croisèrent les bras, dix minutes
avant la fin du cours. L’enseignant surpris leur demanda ce qui
se passait. Ces jeunes de 12-13 ans le prièrent de leur lire un
livre. Obligé et obligeant, il leur choisit « Les
Misérables » de Victor HUGO. Cette lecture devint un rite.
Le professeur avait l’art d’exprimer les sentiments de tous
les personnages au point que, lors du passage relatant
l’infortune de la petite Cosette, l’un des
élèves se mit à sangloter d’émotion.
Le plaisir d’entendre ce professeur était tel que ceux-ci
lui demandèrent de continuer sa lecture pendant la
récréation !
Le deuxième enseignant remarquable était Aimé
VLEMINCQ (voir sa notice). Ce biologiste faisait apprécier son
amour de la nature, effectuait de merveilleux dessins au tableau et
organisait, pour les passionnés, des promenades dans les champs.
Il avait toujours une anecdote à raconter pour chaque plante
rencontrée.
Le troisième professeur, tout aussi passionnant, était
l’historien Aloïs-Yves BARJON dont la description de la
beauté de la reine Néfertiti faisait rêver les
élèves. Enthousiasmé par l’amour de la
nature et par celui de l’histoire ancienne, Jean LÉONARD a
quelque peu hésité dans son choix d’études
supérieures, histoire ou botanique ? Finalement, il a
préféré cette dernière discipline car
scout, actif et homme de terrain, il craignait que l’histoire
soit une science trop livresque, statique et un peu casanière.
Son totem était « Castor fraternel » à cause
de son plaisir de construire des ponts sur les ruisseaux par un
système de cordes nouées dont il était
spécialiste.
Le quatrième professeur particulièrement
apprécié fut le professeur de latin Edgar TRIFFAUX avec
qui il apprit la sévérité. Il exigeait notamment
des rangs impeccables : « LÉONARD, un peu plus à
gauche, votre oreille dépasse ». Cet enseignant lui
inculqua surtout la rigueur dans l’analyse des textes, le souci
de la précision dans les traductions, le désir de
perfectionnement et l’amour du latin. Ceci lui fut
particulièrement utile, car c’était en latin
qu’il était coutumier de décrire les espèces
nouvelles de plantes.
Jean LÉONARD n’a jamais oublié son
athénée. C’est là, en effet, qu’il
effectua, en 1944, son stage d’agrégation de
l’enseignement moyen du degré supérieur sous la
direction de son ancien professeur de biologie Aimé VLEMINCQ. Il
fut tellement enthousiaste qu’il donna une douzaine de
leçons supplémentaires, afin de pouvoir
bénéficier des conseils précieux de son ancien
maître ; ceux-ci se résumaient d’ailleurs en
quelques mots : clarté, précision, esprit critique et,
bien sûr, enthousiasme. D’autre part et pendant une
quinzaine d’années, cet ancien élève fut
membre du jury des examens de maturité des rhétoriciens
désirant s’inscrire à l’université, ne
manquant jamais de poser une question philosophique
générale dans l’esprit de cette épreuve. Son
épouse Paule est la sœur d’un ancien professeur de
biologie de l’AFB., Jean-Marie LATOUR (1925-1958) trop tôt
disparu. Leur fils Michel LÉONARD est aussi un ancien de
l’AFB (promotion 1965).
À la question initiale posée : « Qu’est-ce
qui a pu provoquer votre attirance pour la botanique ? », sa
réponse est qu’elle pourrait être notamment
d’ordre génétique. En effet, la famille DUVIGNEAUD,
patronyme de sa mère, a donné naissance à quatre
botanistes : outre lui-même, son cousin germain Jacques
DUVIGNEAUD (1920-2006), spécialiste éclairé de la
flore belge et co-auteur de la « Nouvelle Flore de Belgique
», ainsi que Paul DUVIGNEAUD (1913-1991) professeur à
l’Université libre de Bruxelles, précurseur de
l’écologie urbaine en Belgique et qui, invité par
l’ancien préfet Marc GUIOT, fit en 1985 une
conférence magistrale en notre établissement. Le
quatrième botaniste est une femme, Anne RONSE, fille de
Renée DUVIGNEAUD et qui fait partie du personnel scientifique du
Jardin botanique de Meise. Il y eut aussi un porteur du patronyme qui
fut, dans la première partie du XIXe siècle,
président de la Société royale
d’Horticulture de Belgique, un autre, au début du XXe
siècle, co-fondateur des Naturalistes belges et, enfin, un
biochimiste, Vincent du VIGNEAUD, Prix Nobel en 1955 [TOURNAY R.,
Albert-François DUVIGNEAUD (1794-1874), membre associé de
la Société royale de Botanique de Belgique et sa famille,
Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique,
100 : 376-378 (1967)]. D’autre part, le père de Jean
LÉONARD, étant forestier, initia son fils à la
nature et lui offrit, encore enfant, un exemplaire de la « Petite
Flore illustrée » de Gaston BONNIER, avec laquelle il
apprit à déterminer les plantes rencontrées.
Toutefois, devenir botaniste professionnel n’était pas
évident. Son père lui-même, bien que forestier,
était réticent, se demandant à quel
débouché pouvait mener ce type d’étude. Le
professeur de botanique de l’époque à
l’Université libre de Bruxelles était Lucien HAUMAN
(1880-1965), lui aussi ancien de Gembloux. Papa LÉONARD alla le
trouver avec son fils. L’enseignant leur affirma que
c’était une bonne idée, car depuis plusieurs
années, il y avait un déficit de candidats en biologie.
D’ailleurs, il n’y eut en 1938 que 2 étudiants dans
cette discipline dont seul Jean LEONARD choisit la botanique et
l’autre la zoologie. Mais la guerre se profilait et
l’université fut amenée à fermer ses portes,
afin de conserver son indépendance d’esprit.
L’étudiant passa dès lors son examen de seconde
licence au Jury central, en 1943, devant une assemblée de trois
professeurs… flamands, à Gand… et dont le
président commença par lui demander pourquoi, habitant
Bruxelles, il ne passait pas son examen en néerlandais !
Auparavant, de 1941 à 1943, pendant cette époque
troublée, Jean LÉONARD donna des cours clandestins de
botanique aux étudiants en sciences et en médecine.
En 1945, il part 3 ans au Congo belge comme botaniste
engagé par l’Institut national pour l’étude
agronomique du Congo (I.N.E.A.C.). Il consacra ensuite toute sa
vie jusqu’à l’âge de 81 ans, à
l’étude de la flore et de la végétation de
l’Afrique tropicale dont il a décrit 341 taxons et parmi
ceux-ci de nombreuses espèces nouvelles, suivant ainsi son
maitre Lucien HAUMAN. Il fut nommé Professeur à
l’Université de Bruxelles où il donna cours de
taxonomie botanique de 1957 à 1985. J’ai suivi ce cursus
et il m’inocula le virus de la systématique africaine, ce
qui me permit notamment de lui dédier plus tard, une
orchidée intitulée Polystachya leonardiana,
endémique du Rwanda [GEERINCK D., Notes taxonomiques sur des
Orchidacées d'Afrique centrale, VI: Polystachya HOOK. sect.
Cultriformes KRAENZL., Bulletin du Jardin botanique national de
Belgique, 49: 409-420 (1979)]. D’autres collègues lui ont
dédicacé plusieurs espèces. En 1947, il fut
l’un des 3 cofondateurs de « L’Association pour
l’Étude taxonomique de la Flore africaine tropicale
» (A. E. T. F. A. T.), pour laquelle, en devenant le
secrétaire effectif, il inventoria toute la bibliographique de
botanique africaine, qu’il publia ainsi annuellement, sous forme
d’un bulletin jusqu’en 1972.
En 1964-1965, le Professeur LÉONARD eut l’occasion de
participer à une expédition militaire belge qui, pour la
première fois, réalisa la traversée
complète du Sahara d’ouest en est, parcourant notamment
l’immense désert de Libye, très mal connu au point
de vue botanique. Cette remarquable aventure a été
publiée récemment par un des protagonistes [STASSE J.,
Coup d’éclat au Sahara, éd. Nevicata : 203 p.
(2011)]. À cette occasion, l’explorateur récolta,
dans des lacs natronés du nord du Tchad, une purée
composée presque uniquement d’une cyanophycée
microscopique, Spirulina platensis (organisme unicellulaire sans noyau,
proche des bactéries), consommée par certaines
populations locales. Il eut l’idée d’en faire
analyser la composition chimique. Il s’avéra qu’il
s’agissait de l’aliment le plus complet et le plus riche
connu en protéines du monde, contenant les 20 acides
aminés indispensables à l’alimentation humaine !
[LÉONARD J. et COMPÈRE P., Spirulina platensis (GOM.)
GEITLER, algue bleue de grande valeur alimentaire par sa richesse en
protéines, Bulletin du Jardin botanique national de Belgique,
37(suppl.): 23 p. (1967)]. Il distribua largement des
échantillons de cette algue dont la culture fut dès lors
entreprise par des populations locales dans toutes les régions
chaudes, ainsi qu’industriellement (la Chine étant le plus
grand producteur). Cette algue est aujourd’hui largement
consommée par des peuples autrefois sous-alimentés vivant
en régions tropicales subdésertiques mais aussi en nos
régions, tant ses qualités sont multiples [voir sites
internet ci-dessous]. J. LÉONARD s’intéressa aussi
aux grands déserts iraniens qu’il parcourut en 1972 et
dont il décrivit la flore et la végétation en une
dizaine de volumes qui furent traduits en persan.
Ardent défenseur de la culture française, il
participa en 1964 à la création d’un nouveau parti
politique, le Front démocratique des Francophones (FDF.). La
première place sur la liste du Sénat lui fut
proposée en 1968 mais à une carrière politique, il
préféra continuer celle de chercheur, plus passionnante.
Toutefois, il fut élu premier échevin (1977-1982)
à Woluwe-Saint-Lambert, sa commune d’adoption depuis plus
de 60 ans et conseiller de l’Aggloméra-tion bruxelloise
(actuellement député régional bruxellois) pendant
17 ans (1972-1989). Pendant dix ans, il a guidé aussi des
excursions botaniques pour les habitants de sa commune. Celle-ci
désira l’honorer ; toutefois, à l’attribution
d’une artère à son nom, il suggéra de
mentionner celui de la spiruline. Il existe ainsi à
Woluwe-Saint-Lambert depuis le 24 septembre 2010, une « avenue de
la Spiruline », munie d’un panneau explicatif,
située non loin du centre culturel Wolubilis.
Très intéressé par la commémoration du
centenaire de notre établissement, il décède
malheureusement en mai 2013, avant les différentes
manifestations.
Que voilà une belle carrière pour cet être
d’exception, qui fait honneur à notre
Athénée communal de Schaerbeek.
Daniel Geerinck d’après les souvenirs de Jean
Léonard, 26 décembre 2015
Panneau explicatif de l’avenue de la spiruline à
Woluwe-Saint-Lambert en l’honneur du Professeur Jean
LÉONARD
Hommages parus concernant le professeur LÉONARD
FABRY R., Jean Léonard (1920-2013), cofondateur
et cheville ouvrière de
l’AETFAT. Scripta Botanica Belgica, 50:417 (2013)
GEERINCK D., Décès du doyen
de nos anciens élèves. OS-Renan
Roodebeek 5 mai 2013 : [1] (2013).
GEERINCK D., Décès du professeur JeanLéonard
importante figure de la botanique africaine.
Machoechel, 10 (2) : 14 (2013).
GEERINCK D., Jean Léonard est
décédé à deux semaines de son
nonante-troisième anniversaire in [TISAUN P.] Pas
loin, juste de l’autre côté du chemin. Les Echos de
l’AFB, 2012-2013 : 27 (2013).
MAINGAIN O., Disparition du professeur Jean Léonard, ancien
échevin de Woluwe-Saint-Lambert. Wolu-Info, juin 2013 : 11
(2013).
GEERINCK D., Quelques souvenirs personnels du Professeur Jean
LÉONARD cofondateur de l’A.E.T.F.A.T. Taxonomania,
35: 1-4 (2014)
GEERINCK D., Jean Léonard in Tisaun P., 1913-2013
Athénée Fernand Blum Cent ans d’histoire.
Éd. Athénée communal Fernand Blum,
Schaerbeek : 91 (2014).
Quelques sites internet relatifs à la spiruline
http://www.viesaineetzen.com/node/1284
http://www.diabetendurance.org/spiruline.html
http://www.institut-paul-ricard.org/IMG/pdf/COLLOQUE_SPIRULINE_TULEAR-3.pdf
http://www.woluwe1200.be/fr/vie-communale/democratie-locale/information/fichiers/wolu-info-octobre-2010
André KOECKELENBERGH
(1929 - 2014), astronome
Je suis né a Hasselt ( Limbourg) le 2 janvier 1929 et entre
dans le « double cube » de l’avenue Renan
en juin 1940 pour y subir l’examen d’entrée.
J’ai mes premiers cours mi-septembre 1940 avec Émile
Vanderborght (français), puis Alfred Bray (français),
Émile Hermans (mathématiques), Raymond Bartholeyns
(mathématiques), Marcel Bergé (histoire), Gaston
Vannes (Nederlands) , Aimé Vlémincq (biologie), Joseph
Delahaut (dessin) et Pierre Leemans (musique). Je suis sorti de
rhétorique latin-grec en 1946 et latin-mathématiques en
1947 sous la férule experte de Charles François
(mathématiques) dont j’apprendrai plus tard qu’il a
commencé sa carrière à l’ Observatoire en
dressant la première carte magnétique de la Belgique.
J’entre à l’Université libre de Bruxelles
pendant quatre ans en physique et effectue mon travail de fin
d’étude avec Evry Schatzman, jeune et brillant
astrophysicien de l’Institut d’ Astrophysique à
Paris. Ensuite, après un court stage auprès de ce dernier
et de Marius Laffineur (un des deux « pères
fondateurs » de la radioastronomie en France ), je devient
assistant quart-temps auprès des professeurs Jacques Cox
et Pierre Van den Dungen durant un an, puis « assistant
volontaire » à l’Observatoire Royal
dès 1951, attaché à Raymond Coutrez qui
crée le service de Physique solaire et de radioastronomie. Je
connaissais celui-ci depuis 1942 par mes activités de
jeune amateur d’astronomie. Après la préparation
des observations de l’éclipse solaire de février
1952 et la réduction des informations ramenées
d’Afrique par mes patrons, je prends en charge les observations
de cet astre que menait depuis quatorze ans Gaston Coutrez,
calculateur principal et père du précédent. Depuis
1943, j’avais collaboré en amateur avec celui-ci (le
chroniqueur « STAR » du journal « Le
Soir »). Service militaire de 1954 jusqu’ en 1956. Par
chance, j’ai été nommé assistant en mars
1954. Je n’avais pas de soucis pour
l’« après service »! Vint
l’Année Géophysique Internationale (1957-58,
prolongée jusqu’ en 1961) qui fut professionnellement
écrasante. Raison pour laquelle je cesse d’être
actif au sein des « Anciens de l’Athénée
Fernand Blum» et au « Fonds Scientifique »,
tout en gardant le contact occasionnellement ( conférences et
animations) avec la section des «Jeunesses Scientifiques»
menée par le cofondateur André Biltiau (chimie). Fin
1952, je deviens « démonstrateur du
dimanche » au Planétarium du Heysel, aventure
terminée en 1963 par la fermeture des lieux pour dix ans de
travaux. En 1960, je succède à Sylvain Arend comme
professeur d’astronomie aux « Cours public de la Ville
de Bruxelles, que j’avais suivi avec quelques amis quand nous
usions nos culottes sur les bancs de l’AFB. J’enseigne
aussi l’acoustique physique à l’ INRACI (Parc Duden)
jusqu’ en 1973. En 1968, un vide administratif
m’appelle d’avril à octobre à enseigner
à l Université de Mons
(astronomie-géodésie) .L’ULB me confie les
séances d’observations dans sa coupole. En 1970, je
présente – enfin – mon doctorat. On ne se
pressait pas trop à l’époque et
l’astrophysique d’observation solaire requérait une
dizaine d’années de données à compiler et
à traiter. Entre temps Raymond Coutrez avait quitté
l’Observatoire pour assumer une charge plein temps à
l’ULB ; il me fallait dès lors
réorienter mes recherches. J’ai choisi la
polarimétrie de la lumière solaire que je mène
à Bruxelles et à Meudon avec Audouin Dollfus.
Parallèlement, aidé de mes étudiants, on organise
des stages d’astronomie pour jeunes au Centre Permanent d’
Etude de la Nature à la Gare de Sivry. Vers 1980,
l’Institut des Hautes Études me confie un cours de
« Chronologie Astronomique ». Fin 1980, Raymond
Coutrez est admis à la retraite et je reprends une partie de ses
charges à l’ULB (astronomie-géodésie
et astrophysique solaire). L’observatoire de Zürich cessant
ses activités solaires centenaires, je suis amené
à prendre en charge un centre mondial chargé de
surveiller à nouveau celles-ci et qui deviendra le
SIDC (Solar Influence Data Center) qui joue actuellement un rôle
pivot dans les observations de l’ évolution du
« climat solaire » notamment par sa
collaboration à la réalisation de la sonde spatiale
SOHO, du traitement de ses données et des projets qui ont
suivi.
En 1994, l’âge de la retraite « me
frappe », je quitte l’ULB et l’Observatoire.
L’Extension de l’ULB « Eau d’
Heure », puis le Centre de Culture Scientifique de
l’ULB à Charleroi , centralisent depuis cette
époque mes activités d’astronome et d’
administrateur. Mon intérêt pour l’histoire des
sciences me fera collaborer au Comité belge d’
Histoire des Sciences et les nombreux articles de vulgarisation
scientifique et parfois philosophique font qu’un ancien de
l’AFB, l’avocat Jean De Bock, me fait rejoindre la
« Libre Académie de Belgique». J’ai
aussi été associé deux ou trois années
à l’administration du PASS ( Framerie). A 83 ans je
modère mes activités en présidant le Cercle
d’ Histoire de l’Entité de Walcourt, de Sambre et
Meuse où j’ai trouvé refuge lors de ma retraite
professionnelle.
J’ai un souvenir reconnaissant pour
« mon » athénée où
j’ai trouvé des Maîtres (une pensée
émue pour, entre autres, Armand Abel, Aimé
Vléminq, Charles François et Raymond Rifflet) qui
m’ont encouragé et donné une formation
scientifique, humaniste et libre penseuse.
André Koeckelenbergh, juin 2012
André Koeckelenbergh
Basile RISOPOULOS (1919 - 1997)
Il consacra toute sa carrière politique à la
défense des intérêts des francophones, Basile
Risopoulos est mort à 78 ans
Il consacra toute sa carrière politique à la
défense des intérêts des francophones
Basile Risopoulos est mort
Basile Risopoulos est décédé hier matin des suites
d'une pancréatite. Il était âgé de 78 ans.
Avec lui, c'est un des plus ardents défenseurs de Bruxelles et
de la francophonie qui s'en est allé.
Né à Schaerbeek, Basile Jean Risopoulos était
Bruxellois de souche, malgré ses origines
«métissées». Son père avait du sang
hellénique et venait de Lille, où il avait passé
toute sa jeunesse; sa mère était native de Wespelaer.
Elle m'a donné l'amour de la langue française et la
connaissance du flamand, avait-il coutume de plaisanter.
A l'athénée de Schaerbeek, le jeune Risopoulos est
plutôt indiscipliné. Mais sa famille n'est pas riche. Pour
entrer à l'Université libre de Bruxelles, il doit
solliciter une bourse et obtenir un grade chaque année pour
poursuivre son parcours. Et le potache de devenir bûcheur.
A l'ULB, dont il allait devenir, beaucoup plus tard,
vice-président du conseil d'administration (1973-1975),
Risopoulos commence sa carrière de militant politique au sein
des Etudiants libéraux. Il devient rapidement président
de la Jeune Garde libérale de Schaerbeek.
Licencié en lettres en 1940 et docteur en droit deux ans plus
tard, le jeune homme commence par enseigner l'histoire et la
géographie à l'athénée de Saint-Gilles,
avant de s'inscrire au barreau de Bruxelles.
Réussir le fédéralisme
En 1943, il passe de l'athénée... à la prison de
Saint-Gilles : il est arrêté durant sept mois par les
Allemands pour ses activités clandestines. Remis en
liberté, il reprend du service à l'AS Commando en
Grande-Bretagne, participant notamment à l'offensive sur la
Baltique en avril 45. Fin des commandos en janvier 1946 et début
d'une brillante carrière d'avocat.
Ce n'est qu'en 1960 que Basile Risopoulos revient à la politique
active au sein du Parti libéral, ému par la suppression
du volet linguistique du recensement. Si j'ai adhéré au
combat d'Omer Vanaudenhove, c'était dans l'espoir que l'Etat
belge pourrait résister à ce qui devait
inévitablement signifier sa fin dans la forme traditionnelle.
C'est-à-dire l'explosion du mouvement flamand. Espoir vite
déçu...
En janvier 1966, lors d'un congrès à Liège, le PLP
tout entier s'engageait à lutter pour la Belgique et contre le
flamingantisme. Mais, trois mois plus tard, les vedettes
libérales entraient dans le gouvernement VDB pour appliquer les
lois linguistiques de 1963, ce que le gouvernement
précédent n'avait jamais osé faire... Rarement
déception fut plus profonde !
Au fil des années 60, Basile Risopoulos acquiert la conviction
que si les francophones de Bruxelles, et plus largement tous les Belges
de langue française, ne se coalisent pas, la dynamique flamande
les submergera. Corollaire : si la Belgique venait à ne pas
réussir sa mutation fédéraliste, elle courrait le
risque de ne plus exister.
En 1969, Risopoulos participe au «groupe des 28», qui
prépare la fédéralisation de la Belgique. Devenu
président du Parti libéral bruxellois (de 74 à
76), il organise le Rassemblement bruxel-lois. Mais, peu à peu,
il se sent à l'étroit dans le PLP, estimant que
«son» Rassemblement y est mis à l'écart. Plus
grave : que la réforme de l'Etat est «totalement
incomprise».
Après neuf ans de présence au Sénat et un an
à la Chambre sous la vareuse bleue, il décide de
reprendre sa liberté.
Échevin des finances
Son amitié profonde avec Jean Van Ryn, André Lagasse,
François Persoons, Lucien Outers et Antoinette Spaak - parce
qu'elle est née de dix ans de lutte commune - le pousse
irrésistiblement vers le FDF. En 1978, il rallie officiellement
les rangs amarantes. D'aucuns trouvent le moment mal choisi : le FDF a
entamé son reflux alors que le PRL est à la hausse. Mais
il ne regrette rien, affirmant que si des formations comme le FDF ou le
Rassemblement bruxellois n'avaient pas été là,
Bruxelles aurait été engagée dans un processus de
dissolution comme l'ont été les minorités
francophones de Flandre.
En 1985, à 66 ans et après dix-huit ans de vie
parlementaire, «Riso» quitte l'avant-scène
politique, atteint par la limite d'âge imposée par le FDF.
Il consacre plus de temps à son cabinet d'avocats et à la
Maison de la Francité, qu'il préside.
Mais le virus de la politique ne l'abandonne pas totalement. Aux
élections communales de 1988, il est élu conseiller
à Ixelles. Durant six ans, il siège, aux
côtés d'Antoinette Spaak, sur les bancs de l'opposition au
bourgmestre Albert Demuyter. Ceux qui assistent aux séances se
délectent de sa faconde, alimentée par une immense
érudition et un redoutable humour.
En 1994, les accords de fédération signés par Jean
Gol et Antoinette Spaak obligent le nouveau bourgmestre, Yves de Jonghe
d'Ardoye, à accueillir le FDF au sein de sa majorité
absolue. A la grande colère de certains caciques du PRL qui ne
lui ont toujours pas pardonné la «trahison» des
années 70, Rispoulos entre au collège. Il aurait
aimé devenir échevin de la culture, il hérite des
finances et s'emploie à toiletter l'arsenal des taxes
communales. Aux termes d'un accord préélectoral, il
devait démissionner à la fin de ce mois...
Récemment, cédant la présidence de la Maison de la
Francité à Philippe Smits, il avait accepté de
prendre la tête d'un Conseil de la Francité, pour le
rayonnement et la défense la culture française à
Bruxelles.
William BOURTON, 6 mai 1997 (http://archives.lesoir.be)
Les grandes figures de la biologie
à l'Athénée Fernand Blum
Hubert BRUGE
(1922 - 2017)
Quand je suis arrivé en 1973 à
l’athénée Fernand Blum, Hubert Bruge m’a dit
(ndlr "... à son nouveau collègue Daniel Geerrinck...") :
« Tout ce qui est à moi, est à toi ». On ne
peut rêver d’un meilleur accueil. Toutefois, au premier
abord, Hubert Bruge peut sembler assez froid car il sourit rarement.
Mais comme le l’ai exprimé lors du discours à
l’occasion de sa mise à la retraite en 1980, « Sous
une rude écorce, il cachait une sève chaleureuse mais, du
fait qu'il était en l’implantation de l'avenue Renan et
moi en celle de l’avenue de Roodebeek, je n’avais pas eu
l’occasion de sucer cette sève autant de fois que je
l’aurais voulu ». Cette déclaration provoqua
à mon grand étonnement un énorme éclat de
rires de la part de mes collègues et même un large sourire
du maître. Je n’avais pas compris un double sens plus
grivois de mes paroles. J’eus aussi à cette occasion le
plaisir de lui offrir une planche dessinée d’une
orchidée, originaire de l’est du Congo, que j’avais
nouvellement décrite et nommée Polystachya brugeana.
Près de 40 ans plus tard, alors qu'il était devenu le
plus ancien professeur pensionné de notre établissement,
j’ai voulu l’interroger sur sa vie de biologiste. Son
récit de souvenirs s’est surtout orienté vers la
véritable odyssée qu’il a subie au début de
la seconde guerre mondiale, alors qu’il venait d’avoir 18
ans. C’est ce récit qui est résumé ici,
construit à partir d'un enregistrement sonore effectué
deux semaines avant ses 90 ans, en avril 2012, et à partir de
documents écrits, en respectant au maximum les impressions et
les termes de l’auteur.
Hubert Bruge est né à Ypres le 5 mai 1922. Son
père, originaire d’Ellezelles mais habitant Flobecq,
s’était porté combattant volontaire avec trois amis
dès le 4 août 1914, premier jour de la première
guerre mondiale. Affecté dans un régiment de grenadiers,
celui-ci s’est retrouvé près de Dixmude lors du
recul de l’armée
belge. Peu après une bataille, il fut
atteint de broncopneumonie et évacué finalement
à Sainte-Adresse (à côté du Havre, en
France)
qui fut le siège du gouvernement belge en exil.
Déclaré inapte au combat, il fut affecté pendant
trois ans à un atelier d’artillerie comme ajusteur. [ndlr
: L’athénée Fernand Blum a
participé en 1989 à la commémoration du
septante-cinquième anniversaire de la présence belge
à Sainte-Adresse, du fait qu’il était allié
à une famille installée là-bas, en particulier le
Directeur du Moniteur belge de l’époque; un
échange culturel, auquel participa l’ancien proviseur
Marcel Seynave, eut lieu avec une école de la ville. Le blason
de Sainte-Adresse est écartelé à la croix
engrelée d’or ; aux 1 et 3 : d’azur à la tour
d’argent et ouverte de sable ; aux 2 et 4 : de gueules à
la coquille d’or ; à un écu brochant du drapeau
belge]. Après la guerre, son père postula un emploi au
Ministère s’occupant des dommages de guerre et il fut
chargé d’effectuer le relevé de ceux-ci pour la
population des environs d’Ypres, alors qu'il ne
connaissait pas un mot de west-flandrien. Il y rencontra sa future femme, institutrice en vacances dans la pension qu’il
habitait. L’inventaire de son père fut terminé deux ans
après la naissance de son fils Hubert. Mis au
chômage, il retrouva un emploi dans la finance à
Bruxelles, grâce à intervention de son beau-frère banquier.
Hubert Bruge habitait Forest et les échos de la
nature l’attirèrent progressivement. Mais la biologie
n’avait pas
bonne presse et il dut faire des études de pharmacie, sa
mère espérant qu'il puisse prendre la succession
d’une officine qui allait se libérer. Il appartenait aussi
à une organisation scoute catholique fondée par
l’abbé Froidure, les "Radieux de Sainte-Alène", aux
couleurs jaune et bleue de Saint-Gilles. Il devint chef de patrouille,
sans le grade requis du fait qu’un aumônier ne
le trouvait pas assez assidu en religion. Son totem était "Docte
Perruche", tout un programme. Le 11 mai 1940, il devait passer un
examen auprès de l’assistant Chiurdoglu, futur professeur,
mais la guerre ayant éclaté la veille, son destin fut
bouleversé.
Le 13 mai, il se rendit à la
fédération pour offrir ses services et il fut
affecté comme estafette pour évacuer les malades et
ainsi libérer des lits à l’hôpital Brugmann,
afin
d’accueillir les premiers blessé. Mais à midi, un
ami prévint sa mère que les scouts devaient partir pour
la France. Le lendemain après-midi, ils se rendirent à la
centrale boulevard Poincarré pour être conduits en camion
à la gare de Schaerbeek et prendre un immense train de
près de 500 mètres de longueur, constitué de 52
wagons à bestiaux, abandonnés par un régiment de
cavalerie et tractés par deux des cinq nouvelles locomotives de
la ligne d’Ostende, les "2500" encore peu connues. Ils
étaient 47
dans le trente-huitième wagon, pas très propre,
prévu pour 30 hommes et 8 chevaux; le plancher était
encore humide de l'urine équine. Une proclamation les avertit
qu'ils étaient affectés
comme auxiliaires de l’armée française. Le
départ s’effectua enfin à 17 heures et quart
mais dix minutes plus tard, ce fut la première alerte et le
premier arrêt d’une longue série. Une heure plus
tard, à Hal, il fallut attendre le franchissement du canal,
exactement à hauteur d’une grille de défense
antichars de 4 mètres de hauteur et réputée
infranchissable. Elle devait être prolongée
pour couper la Belgique en deux afin d’arrêter les chars.
À Hennuyères, ils virent les premiers bombardements.
À Braine-le-Comte, la verrière de la gare n’avait
plus un seul carreau intact et un autre train remontant avec de jeunes
soldats attendait. Un dialogue poignant s’engagea de wagon
à wagon entre les scouts et les soldats. Au-delà de
Jurbise, il y eut longue pose et ils purent voir, au loin, Mons en feu;
il était 22 heures.
Neuf personnes mortes, d’un train précédent,
jonchaient les quais. C’était la panique et ils
reçurent
l’ordre de ne pas quitter leur wagon. Les chefs et quelques
routiers aidaient les réfugiés et leur donnaient à
boire et à manger sur leurs provisions. Ils apprirent plus tard
qu’un autre train, longeant le leur, était
bourré de dynamite. A 3 heures du matin, devant
l’incapacité du chef de gare de gérer la situation,
le chef de train décida de partir avec prudence, d’autant
plus qu’on entendait depuis plusieurs heures le bruit des canons
au
loin. Deux chefs scouts s’installèrent sur le parechoc de
la
première locomotive pour vérifier l’état de
la voie ; heureusement celle-ci s’avèrera intacte.
Deux heures plus tard, ils franchirent enfin la frontière. Sept
heures après, ce fut l’arrivée
à Cambrai sans pouvoir effectuer le change en monnaie
française. Là, un convoi de Maghrébins attendait;
ceux-ci découpaient, à même le sol, une vache
entière; ce fut leur dernier repas car les scouts apprirent
qu’ils se firent décimer à Gembloux. Dans
l’après-midi
du mercredi, arrivée à Péronnes avec
d’autres convois, notamment des Britanniques qui, quelques jours
plus tard, furent à Dunkerque prêts à rejoindre
leur pays, afin d’éviter l’encerclement. À 20
heures, Compiègne où les Allemands signèrent
l’armistice en 1918. Après le contournement
de Paris le jeudi matin, à Creil, la Croix-Rouge intervint
enfin. Ils étaient à court de nourriture et de boisson.
Ils reçurent des boîtes de jambon, pour lesquelles leurs
canifs étaient peu
adaptés à les ouvrir. Les cheminots français,
admiratifs des superbes machines à vapeur, les gardèrent,
les remplaçant par une autre locomotive plus
ancienne. Plus tard, au Bourget, énorme gare de formation mais
vide, les scouts se soulagèrent entre les rails. Arriva un autre
train,
mitraillé, de réfugiés belges et de
blessés. 3000 belges chantaient la Brabançonne devant un
cheminot français au garde-à-vous, seul sur la passerelle
surplombant la gare. Dans ce cadre désolé,
c’était
une scène totalement grandiose, surréaliste et
dérisoire comme dans un film de Bunuel ou de Pasolini.
C’est le souvenir le plus pathétique qui est
resté, dans la mémoire d'Hubert Bruge, de ce voyage. Par
la suite, à chaque station, les scouts reprirent la
Brabançonne et la Marseillaise parfois devant des
autorités militaires françaises bien perplexes et
n’étant pas certains que qu'ils étaient de vrais
patriotes, craignant être en présence d'espions allemands
appelés «
cinquième colonne » dont elles avaient l’obsession.
À Orléans, ils croisèrent des scouts
français, échangèrent des badges et de foulards :
presque un
vrai jamboree. Toutefois, Hubert Bruge refusa de céder son
«
Saint-Michel » contre une « Jeanne d’Arc »
attirante, voulant conserver un témoignage de son origine, se
souvenant de la difficulté de mon père à prouver
la sienne lors de la guerre précédente au moment de
rentrer chez lui, après l’armistice. Le second train belge
arriva, ainsi qu’un autre qui avait été
mitraillé à Soissons. Il était 18 heures moins le
quart, ce jeudi 16 mai, quand ils quittèrent
Orléans avec une locomotive électrique : destination
Montpellier et deux heures plus tard les premiers
vignobles. C’était la première fois qu'Hubert Bruge
voyait cela mais
ma mère qui avait vécu à Bordeaux lui en avait
parlé. Il fut ému car la vigne avait
accompagné les périples de l’espèce humaine
à travers la succession des civilisations. Le lendemain matin,
vers deux heures, un homme ouvra le wagon et les interrogea avec un
accent nouveau, celui du Midi : Ils étaient à Limoges.
À
Souillac, une grande citerne d’eau leur permit enfin une toilette
relative après trois jours. Àprès la pluie,
à 17 heures,
arrivée à Carcassone ; le soleil était revenu.
Hubert Bruge se soulagea
contre une énorme muraille qu'il croyait être un
château-fort ; il ignorait que c’était la plus
prestigieuse ville moyennageuse restée fortifiée.
Le
soir, à Narbonne, il aperçut au loin un long zigzag
violacé de montagnes ; c'était les
Pyrénées. Elles étaient encore à 100
kilomètres de distance mais il fut
très impressionné. Lorsqu'ils quittèrent la gare
après le ravitaillement, ils s'agglutinèrent à
la portière du wagon et soudain, un fin liseré
d’argent leur apparut, d’abord furtivement, entre deux
collines : c’est la mer Méditerranée. Hubert Bruge
fut
ébahi comme Christophe Colomb découvrant
l’Amérique. À Montpellier, tout le monde descendit
; il était 20
heures et demie. En rang par quatre de front, les scouts
mùarchèrent en chantant
– 3000 personnes, cela s’entend –
jusqu’à un grand garage en construction, mais la
Croix-Rouge prévenue n’est plus là. Le personnel
épuisé avait ravitaillé peu de temps auparavant un
train de réfugiés luxembourgeois partis juste à
temps pour ne pas être incorporés dans
l’armée allemande. Les scouts furent harcelés de
questions sur la fureur nazie, alors qu'ils n'avaient pas vu
grand-chose. Quelques scouts, maniant le patois bruxellois et servant
d’interprètes, essayaient de dialoguer avec les
luxembourgeois, afin qu’ils ne soient pas encore pris comme des
espions
allemands À près de minuit, les scouts s'endormirent sur
un lit de 5 centimètres de paille couvrant du
béton et dans des sacs de couchage heureusement
emportés. Le lendemain matin, après avoir effectué
une
toilette sommaire et pris un petit déjeuner, Hubert Bruge
souhaita faire un
tour de la ville mais un tirailleur sénégalais couvert de
son chéchia rouge et muni d’une baïonnette au canon
avec
une lame de 30 cm de longueur le lui interdit ; iul essaya
quand même de passer mais avec l’arme sur le ventre, il
n'insista plus. Les scouts furent amenés dans un stade où
ils furent parqués sous haute surveillance, sans nouvelles de ce
qui se passait en Belgique.
À midi nous reçurent à manger, pain au levain,
saucisson
et fromage quelque peu moisis, très salés, sans boisson
malgré l'écrasante chaleur. En fin
d’après-midi, ils apprirent enfin que nous allaient
être répartis dans
différents villages des environs. Au village « Le
Crès » 105 d’entre-eux furent
laissés sous le regard inquiet des habitants. Les logements
étaient
des maisonnettes normalement destinées aux vendangeurs. Le
clan d'Hubert Bruge disposait de deux pièces de 5 × 3,5
mètres, sans toilettes. La garrigue proche allait servir, ainsi
que
la fontaine publique pour boire. Le soir, une radio les informa des
nouvelles de Belgique ; les allemands étaient entrés dans
Bruxelles.
Dix jours plus tard, le 28 mai, ils apprirent la capitulation de
la Belgique ; la population locale hésitait sur l’attitude
à
prendre à notre égard. Certains travaillaient dans les
vignobles. Les scouts se préparaient à former
l’ombre
d’une légion étrangère, auxiliaire de
l’armée française suite à
l’arrivée d’un bataillon tchèque
aussitôt incorporé. Le 10 juin, ce fut l'entrée en
guerre de
l’Italie et le 23 juin la France abandonna le combat. Entretemps,
un capitaine belge, mobilisé dans un régiment de
transport et qui était notre ancien responsable (sachem),
arriva. La guerre finie, nous devrions pouvoir rentrer en
Belgique mais rien ne se décida et la tension monta. Notre
sachem parvint à partir pour Bruxelles afin de régler
notre retour avec les autorités belges restées à
Bruxelles ; il emporta avec lui des lettres pour nos parents. Bien que
collé au ravitaillement, au cours d’excursions, Hubert
Bruge
se forgea une collection d’insectes dans une ancienne boîte
de
margarine. Le 21 juillet, le sachem était de retour, apportant
des
nouvelles de nos familles. Trois jours plus tard, un des nôtres,
logeant à Castelnau, mourut d’une bronchopneumonie. Le 31
juillet avec 35° à l’ombre, les
autochtones se plaignaient de n'avoir jamais connu un été
aussi chaud depuis 1915. Les scouts ne s'en plaignaient pas.
Dès le 14 août, veille de fête, les scouts avaient
confectionné à la mesure de leurs moyens financiers,
une plaque commémorative, très simple, en pierre de
France, scellée dans le mur du fond de l’église,
avec en lettres rouges cette inscription : "Les scouts belges
réfugiés, en reconnaissance aux habitants du Crès,
mai – août 1940".
Le 3 août, ce fut le retour en train vers la Belgique mais
certains étaient
déjà partis plus tôt. La veille, ce fut le
dernier repas avec les familles d’accueil. Réunis sur la
place du village avant de se rendre à la gare, un curieux
mélange de joie et de tristesse emplissait les cœurs des
scouts, comme celui des quelques habitants qui se levèrent
à 3
heures du matin pour les saluer une dernière fois. À
Castelneau, des trams les attendaient pour rejoindre Montpellier. Bien
qu’il était annoncé des wagons normaux, ce furent
à nouveau des wagons à bestiaux qui ls ramenèrent
au pays.
En dépit des circonstances, Hubert Bruge vécut en
Provence
trois mois merveilleux qu'il n'oublia jamais ; ce
fut le plus beau camp scout de notre vie.
Après son retour à Bruxelles, Hubert Bruge reprit mes
études de pharmacie jusqu’à la fermeture volontaire
de l’Université libre de Bruxelles à cause des
exigences inacceptables de l’occupant nazi. Il apprit que
l’Université de Louvain acceptait de le prendre sans la
condition de déclaration d’appartenance catholique. Sur 96
étudiants, 32 venait de l’ULB et lors de la proclamation 7
d’entre nous obtinrent un grade contre un seul pour les 64
Louvanistes,
ce qui fit scandale. Ce fut semblable dans les autres
facultés. Hubert Bruge avait encore une année de stage
qu'il effectua rue Malibran à Ixelles, chez un pharmacien
associé à l’ULB. S’intéressant
à l’homéopathie, encore mal connue à
l’époque, il eut l’occasion de l’expliquer
lors d’une conférence publique. En1944, il devint inquiet.
Le contrôle des jeunes était de plus en plus
fréquent et il risquait le travail obligatoire en Allemagne, son
inscirpition comme étudiant cessant le premier septembre. Il fut
convoqué par la kommandantur un prétendu mercredi 9
juillet, mais la date et le jour de semaine ne correspondait pas ; il
exprima son incompréhension au colonel de service qui
n’admit pas l’erreur de son service, ce qui lui fut
favorable.
Plusieurs fois, il fut affecté à la description
des décédés suite à des bombardements. Voir
tant de gens morts et affreusement mutilés marque pour
toujourset imprime le facteur chance ou
malchance. Par chance, rencontrant mon ancien assistant en pharmacie
à Louvain et originaire de l’ULB, ce dernier lui signala
un emploi
possible au laboratoire médical Sanders. il devint ainsi
véritablement pharmacien mais sans enthousiasme.
À la libération, Hubert Bruge dut effectuer mon
service militaire. Il apprit que l’armée demandait des
pharmaciens
militaires. Il voulut devancer son appel déjà
reporté par le Conseil de révision ; l’officier qui
le reçut était du village de son père, ce qui
favorisa son insertion. Il fut affecté aux analyses du
Laboratoire central de Santé de l’Armée au parc
Léopold à Bruxelles ; les conditions étaient plus
que
lamentables mais plus tard, du matériel américain du plus
haut niveau qui ne retournait outremer, fut
récupéré. Un Général qui avait
Hubert Bruge
en sympathie lui permit de retourner à l’Université
mais pas en biologie ; cela ne lui paraissait pas sérieux. Il y
travailla
en chimie, d’où il sortit licencié chez Jean
Brachet (1909-1988). Par l’intermédiaire de Paul Brien
(1894-1975) dont il avait suivi le cours de zoologie au
début de ses études de pharmacie, il devint
l’assistant du botaniste physiologiste Marcel Homès
(1906-1986), tout en suivant les cours d’agrégation pour
l’enseignement secondaire, avec deux leçons sous le
contrôle de l’éminente Lucia de Brouckère
(1904-1982), à l’athénée Léon Lepage
de Bruxelles. Là, il put de suite enseigner la chimie, ce qui ne
l’intéressait pas, persistant à devenir biologiste
malgré tous les obstacles. Son maître de stage le mit en
contact
avec son collègue de chimie André Biltiau, cofondateur
des
Jeunesses scientifiques de Belgique car, suite au départ en 1950
d’Aimé Vlémincq (1892-1971), la place de professeur
de biologie à l’athénée communal Fernand
Blum de Schaerbeek était libre. Il y fut reçu pour
une leçon
inaugurale, en concurrence avec Jean-Louis Latour (1925-1958). Hubert
Bruge
gagna mais Jean-Louis Latour sera engagé plus tard et
décédera prématurément.
Enfin, Hubert Bruge pouvait professionnellement assouvir sa passion
spontanée
depuis son enfance. Vers 9 ans déjà, il parcourait les
espaces verts, à la recherche de la vie végétale
et animale, notamment à l’ancien Tir national
(aujourd’hui emplacement de la RTBF) où il
découvrait des dents de requin et autres fossiles. Son premier
souvenir naturaliste fut l’observation en direct d’une
éclosion de hanneton. C’est en tant que routier et
assistant de meute que Hubert Bruge rencontra, juste avant la
guerre en 1940, un collègue d’une autre meute qui le mit
en
contact avec l’association des « Naturalistes belges
». Progressivement, Hubert Bruge en devint un des acteurs
principaux
(secrétariat, excursions, conférences, publications). Ses
thèmes de prédilection étaient les insectes, les
champignons et les lichens, constituant herbiers et
collections. En 1965, lors d’une conférence, il
rencontra le futur prix Nobel Christian de Duve (1917-2013) qui le
proposa au professeur de zoologie Raymond Rasmont de l’ULB, qui
cherchait un
assistant à temps partiel. C’est en
1973, en explorant son patelin d’Ellezelles qu'Hubert Bruge
découvrit pas moins de 225 espèces d’insectes de la
famille des staphylins et qu’ainsi, progressivement, il en
devint le spécialiste. Nonagénaire et la vue baissant, ce
qui l'empêche d'observer et de disséquer des animaux
d’à peine
quelques millimètres, Hubert Bruge doit aujourd'hui se
résoudre à les abandonner ses chers staphylins.
Hubert Bruge avait une grande rigueur scientifique dans ses cours et
exigeait de ses élèves la connaissance du mot
précis des choses et des phénomènes, sans doute du
fait que dans sa jeunesse, il avait, comme libre de chevet, un
dictionnaire. Il exigeait aussi une tenue irréprochable des
cahiers de notes de ses étudiants ; les six pages
d’explication, y compris la présentation, la façon
d’écrire, de gommer et de présenter une
légende de dessin, reste un souvenir vivace de nombreux
potaches. Il a laissé à l’AFB une série
impressionnante de planches didactiques que conserve
précieusement l’actuel professeur de biologie Eric
Walravens, qui l'a connu comme assistant à l'ULB. Enfin, Eric Walravens a dédié la
bibliothèque de la classe de biologie à
l’éminent maitre qui a offert un grand nombre de ses
livres naturalistes à l’AFB. Personnellement, j’ai
hérité de son herbier des plantes supérieures.
Daniel Geerinck, d'après un récit d'Hubert Bruge, 2 janvier 2016
Hubert Bruge est décédé le 30 janvier 2017, à l'âge de 94 ans.
Hubert Bruge, âgé de 90 ans (photographie Daniel Geerinck)
Louis VERLAINE
(1889 - 1939)
Louis Verlaine, né à Herve le 25 juillet 1889, fut le
premier professeur de biologie de l’Athénée Fernand
Blum. Probablement que pendant les deux premières années
de l’établissement, cette discipline fut confiée
à un autre enseignant polyvalent des sciences, comme ce fut
aussi le cas lors du début de l’implantation de
l’avenue de Roodebeek.
Il effectue ses études secondaires à
l’Athénée royal de Namur, puis ses études
supérieures à l’Université libre de
Bruxelles dont il est proclamé docteur en juillet de
l’année de la création de notre
établissement. Il en devient professeur de 1915 à 1920
puis il part pour un cours de biologie générale à
l’Université coloniale d’Anvers jusqu’en 1928.
Pendant la même époque, il est assistant en zoologie (chez
Auguste Lameere), puis chargé de cours en physiologie animale et
ensuite professeur ordinaire à l’U.L.B. Mais en 1927, il
entre déjà comme chargé de cours à
l’Université de Liège afin d’enseigner la
neurologie animale, puis l’éthologie animale et enfin la
physiologie animale. Il devient finalement professeur ordinaire en 1929.
Il est aussi chargé de mission au Congo belge de 1920
à 1921 après son passage à l’A.F.B. et
reçoit un prix de l’Académie royale de Belgique en
1926. Revenu invalide de la guerre en 1914, sa santé reste
précaire et il meurt en 1939 dans sa cinquantième
année. Il fut aussi un militant actif contre la montée du
fascisme et du nazisme.
Il fut un précurseur de la psychologie animale, partisan le
l’instinct intelligent des insectes dans un esprit
néo-darwinien et qu’il étudia durant sa courte vie.
Les titres de ses nombreuses publications sur la variabilité et
l’adaptation de l’instinct en font foi, comme la
série sur « L’instinct et l’intelligence
des Hyménoptères (abeilles, bourdons, guèpes)
publiée dans les "Annales de la Société royale de
Biologie". On relève ainsi près de 100 publications
traitant de ces animaux mais aussi d’autres insectes,
d’araignées, d’oiseaux, de singes, de chiens sans
queue… et, en conclusion de son l’enseignement à
l’A.F.B, « La puissance moralisatrice de
l’enseignement biologique » dans un ouvrage
intitulé « Vaste horizon » en juillet 1920.
Daniel Geerinck, 15 mai 2014
Louis Verlaine (photographie extraite de
http://zoologie.umh.ac.be/hymenoptera/biblio/Pauly_2001_bibliographie_part1.pdf)
Bibliographie
- 1967, RUWET, J.-Cl., Louis Verlaine (1889-1939). Liber
Memorialis, l'Université de Liège de 1936 à.
1966. Notices historiques et biographiques : 455-459 –
http://www.etho.ulg.ac.be/pdfs/reprint-poncin-deces-ruwet.pdf
- 1993, THINÈS G., Louis Verlaine et
les développements de la
psychologie animale en Belgique in BODSON L., L’histoire
de la connaissance du comportement animal.
Actes du colloque international, Université de
Liège, 11-14mars 1992. Éd. Université de
Liège: 487-512.
- 2001, PAULY A., Notes fauniques de Gembloux,
n°44: 67-70 –
http://zoologie.umh.ac.be/hymenoptera/biblio/Pauly_2001_bibliographie_part1.pdf
- 2014, [GEERINCK D.], Louis Verlaine in TISAUN P., 1913-2013
Athénée Fernand Blum Cent ans d’histoires.
Éd. Athénée communal Fernand Blum,
Schaertbeek : 91.
Remerciements
Bibliothèque de l’Agence du Jardin botanique de Meise
[ex-Jardin botanique national de Belgique]
Aimé
VLÉMINCQ
(1892 - 1971), un farouche défenseur de la forêt de Soignes
Le 24 octobre 1971, Aimé-Georges Vlémincq
décédait dans sa quatre-vingtième année, en
son domicile à Linkebeek près de sa chère
forêt de Soignes, à laquelle il avait consacré sa
vie après sa mise à la pension en 1950 comme professeur
de biologie, soit 20 ans de lutte constante pour une protection
efficace de ce magnifique site. L’année suivant sa
disparition, la « Ligue des Amis de la Forêt de
Soignes » édite un numéro spécial
à sa mémoire [Cosyns 1972].
Ce futur éminent biologiste est né à
Graty-lez-Enghien le 12 avril 1892 ; sa mère meurt peu
après sa naissance et il est élevé par ses
grands-parents maternels suite au remariage de son père. Il a
fait ses études secondaires à
l’athénée d’Ath. Au départ, il
comptait poursuivre des études de médecine mais y renonce
en se mariant. Vlémincq eut Jean Massart (1865-1925) comme
professeur et il fut indéniablement un de ses fils spirituels
dans le mouvement de la protection de la nature que le professeur de
l’Université libre de Bruxelles initia en Belgique.
Vlémincq est appelé à enseigner la biologie et la
chimie à l’athénée Fernand Blum en 1916,
suppléant le premier professeur de sciences Louis Verlaine
(1889-1939), lui-même attaché à
l’Université de Liège. Cette opportunité
provient du fait que le préfet d’Ath est le père de
celui qui assure la première direction de ce nouvel
établissement scolaire. Fernand Carrez (1879-1929), originaire
d’Ellezelles, qui engageait volontiers des enseignants et des
éducateurs provenant de sa région. Vlémincq fera
une série de conférences inaugurales à sa
carrière sur le thème de l’évolution, du
microbe à l’homme et qui sera publiée. Docteur
ès Sciences, il fut aussi professeur à l’Institut
des Hautes Études à Gand, à l’Institut des
Industries de Fermentation à Bruxelles, ainsi qu’à
l’École Decroly d’Uccle [Smolski,2009] ; il
n’a pas été oublié dans la liste des anciens
enseignants de cet établissement qui commémora son
centenaire en 2007. Par la suite, il enseigne aussi aux
célèbres cours publics de la ville de Bruxelles pendant
la guerre à l’Institut des Arts et Métiers..
En dehors de ses activités professorales, Vlémincq
propose aussi des conférences, guide des excursions pour la
jeune association « Les Naturalistes belges »
formée en 1915 et dont il est membre du Conseil
d’administration dès 1925 et vice-président de 1936
à 1945. Son érudition était multiple. Il
s’initia à la psychanalyse, avait des talents
d’artiste et s’intéressait à la poésie
(Arthur Rimbaud, Émile Verhaeren, comme le prouve notamment son
étonnante liste de publications (voir plus loin). Il enseignait
le dessin scientifique à ses étudiants et à ce
sujet, il faut citer une note d’un ancien élève,
l’astronome André Koeckelenbergh (1929-2014) dans une
publication récente [ 2011] lors d’une exposition
intitulée « Le dessin dans les collections de
l’ULB »; celui-ci y cite un autre de ses anciens
professeurs «… Au terme de cette
présentation, je m’en voudrais de pas rendre hommage aux
deux professeurs qui m’ont appris à dessiner en cet
Athénée communal de Schaerbeek (Fernand Blum où
j’ai usé mes culottes entre 1940 et 1947. J’ai
appris le dessin académique avec le moins académique des
maîtres, pas très causant, froid et distant, .. Jo
Delahaut (1911-1992). Les fins déliés du dessin
scientifique ont été inspirés par un professeur de
biologie qui nous traitait en grand-père spirituel, Aimé
Vlémincq, un virtuose du dessin au microscope et au tableau
noir ! … C’était un admirateur inconditionnel
de Georges Bracque dont il nous parlait en fin de cours et nous
montrait des copies inspirées de ses tableaux, ainsi que de
Henri Matisse et de Pablo Picasso ».
En 1950, Vlémincq prend sa pension, remplacé par
Hubert Bruge et l’année suivante devient le
secrétaire général de la « Ligue des
Amis de la Forêt de Soignes » jusqu’en 1960.
Cette vénérable association venait de perdre coup sur
coup plusieurs de ses fondateurs, celui-ci en assurera avec brio la
succession. Dès le début, de son mandat, il analyse le
rôle biologique du site en estimant que sa valeur patrimoniale
est équivalente à celle de la Grand’Place de
Bruxelles [Vlémincq 1952a]. Dans l’article suivant,
c’est son rôle culturel qui est mis en
évidence ; il cite les vers de plusieurs poètes et
de romanciers qui l’ont illustré [Vlémincq 1952b].
Suit une comparaison de Soignes avec celle de Marly
(département des Yvelines en France car il commence à
être question de ceinturer la nôtre d’axes
autoroutiers [Vlémincq 1952c]. Cette problématique est
développée dans sa publication suivante [Vlémincq
1952d]. Il devient ainsi un véritable chantre, faisant
référence à tous ceux qui ont remarquablement
écrit au sujets des arbres [Colette, Paul Fort,…)
[Vlémincq 1953b]. Il remet aussi en mémoire que des
œuvres étrangères peuvent avoir pour cadre la
forêt de Soignes, comme « The Spanish
House » de Eleanor Smith (1938) ; Le titre du roman est
l’appellation d’une maison a Tervuren dans laquelle un
couple vient s’installer après leur mariage. Notre
professeur fait l’analyse des lieux que les personnages
fréquentent. [Vlémincq 1954a]. Il publie aussi un nouveau
guide sur la forêt de Soignes [Vlémincq 1954b]. Plus
étonnant encore pour un biologiste, c’est un petit
historique sur les valeurs universelles de l’art (peintures,
sculptures) en Belgique [Vlémincq 1977a]. À
l’occasion de l’exposition universelle qui se tient
à Bruxelles (1958), un colloque se tient pour la protection de
la forêt de Soignes et notre vaillant défenseur assure le
secrétariat. Ceci n’empêcha pas que le soir, les
participants se retrouvaient à guindailler à la
« Belgique Joyeuse » reconstitution du Bruxelles
du début du XXe siècle dans le cadre de
l’exposition. L’année suivante,
c’est la commémoration du Jubilé de la Ligue. En
1960, parvenu à faire classer la forêt de Soignes par la
« Commission des Monuments et des Sites »
[Vlémincq 1960], il en quitte le secrétariat mais reste
conseiller. Il rend aussi à cette occasion hommage à
trois autres éminents défenseurs (Henri Carton de Wiart,
Albert Devèze et Raoul Duthoit, disparus avant de
connaître cet aboutissement.
Aimé Vlémincq n’etait pas un homme
austère et son biographe Paul Cosyns signale quelques anecdotes
racontées par un autre professeur de
l’athénée Fernand Blum, à savoir
l’historien Marcel Bergé (1909-1986). À son
initiative, un hommage a lieu en 1967 pour son grand ami biologiste. Il
dévoile que celui-ci n’avait pas ses diplômes
homologués quand il prit sa pension, qu’il était un
joyeux drille, ne manquant jamais de participer à la
célèbre fête dite
« Saint-Verhaegen », qu’il
fréquentait fréquemment les cafés
d’étudiants afin de discuter enseignement sans
révéler sauf à la fin des conversations
qu’il était lui-même professeur. Un soir,
s’apercevant, qu’il possédait deux cartes de tram
dont l’une non utilisée et périmée le
lendemain, il offrit le trajet à tous les occupants,
d’abord interloqués et méfiants et bientôt de
moroses, ceux-ci devinrent rigolards dans le ton de notre
éminent biologiste. Marcel Bergé qui fut pendant
vingt ans président du « Service de Centralisation
des Études généalogiques et démographiques
de Belgique (SCGD) » a établit bien sûr
l’ascendance parentale de Vlémincq.
On peut lire notamment au hasard des pages consultées dans
« Les Naturalistes belges [L.B (sic), 13 (1) ; 18-19
(1932)], un compte rendu d’excursion dirigée par
Vlémincq. D’autre part, voici le texte anonyme paru
dans cette même revue lors de son décès [52 :
563 (1971)]. « … Toute son existence fut
consacrée à la diffusion des connaissances scientifiques
et au souci de la protection de la nature. M. Vlémincq fut un
professeur enthousiaste à l’Athénée communal
de Schaerbeek, un animateur toujours alerte des excursions des
Naturalistes belges, un conférencier brillant, un ardent
défenseur de la forêt de Soignes. Par ses vastes
connaissances, par son grand talent d’exposition, et aussi par sa
cordialité, M. Vlémincq a éveillé chez des
générations de jeunes le goût de la nature et la
passion de l’étude des organismes vivants. Tous ceux qui
ont eu le privilège d’approcher cet homme
d’élite conserveront un souvenir ému de sa
personnalité » . Qu’ajouter de plus ?
Bien qu’il soit resté dans bien des mémoires,
je suis heureux d’avoir pu restituer à nouveau son
souvenir pour les jeunes générations et j’en
remercie énormément Michel Maziers, secrétaire de
la « Ligue des Amis de la Forêt de
Soignes » de m’avoir donné accès aux
archives concernant Aimé Vlémincq.
Daniel Geerinck, 26 juin 2014
Aimé Vlémincq
Publications d’Aimé Vlémincq
1923 Le caoutchouc. Les Naturalistes belges, 4(3) : 18-21.
1927 Les peupliers. Les Naturalistes belges, 7(8) : 127-128,
7(9) : 136-138), 8(1) : 41-43.
1928a Les peupliers (suite). Les Naturalistes belges, 9(2) :
22-26, 9(3) : 57-61.
1928b Précis des notions élémentaires de biologie
– 1 : Les manifestations vitales et les êtres vivants.
Éd. De Boeck* : 34 p.
1929 Précis des notions élémentaires de biologie
– 2 : L’homme, le champignon d’une moisissure,
le lin commun. Éd. De Boeck* : 104 p.
1932 Excursion dans la vallée de la Meuse Thon-Samson,
Marches-les-Dames. Les Naturalistes belges, 13(3) : 51-55.
1932 Excursion à Herenthals. Les Naturalistes belges,
13(6) : 117-120.
1935 Histoire des plantes de la Belgique. Les Naturalistes belges,
16(4) : 74-79, 16(5) : 92-96, 16(6) : 106-115,
16(7) : 127—132, 16(8) : 150-157, 16(9) :
173-173-178, 16(10) : 197—200, 16(11) : 211-219, 16(12)
231—239.
1936a Histoire des plantes de la Belgique (suite). Les
Naturalistes belges, 17(1) : 8-15, ,17(2) : 33-40,
17(3) : 47-54, 17(5) : 86-95, 17(6) 113-118,
17(7) : 133-137, 17(8) : 147-150, 17(9) : 167-170,
17(10) 189 191, 17 : (11) : 207-210,
17 :(12) : 230-237.
1936b L’évolution des êtres organisés. Les
Naturalistes belges, 17(2) 40-43, 17(3) : 54-56, 17(5) 93-96,
17(8) 151-154.
1937a Histoire des plantes de la Belgique (suite). Les
Naturalistes belges, 18(1) : 10-14, 18(3) : 44-56,
18(4) : 67-72, 18(5) : 89—795, 18(6) : 115-118,
18(8) 150-157, 18(9) : 168-170, 18(10) 187-188, 18(12 :
236-230.
1937b Histoire des plantes – 1 : Flagellates, algues,
bryophytes. Éd. Les Naturalistes belges : 124 p.
1938a Histoire des plantes – 2 :
Ptéridophytes. Éd. Les Naturalistes belges :
116 p.
1938b L’école expérimentale – Solution du
problème de l’enseignement. Éd. Office de
Publicité, Bruxelles : 110 p.
1939 L’évolution des êtres organisés (suite).
Les Naturalistes belges, 20(2) 22-27, 20(3) 48-50, 20(5)
85-94,20(6) : 112-117, 20(7) 12-40, 20(8) : 153-158,
20(9) : 165-171, 20(10) 186-193, 20(11) : 204-217, 20
(12) : 231-235.
1941 In memoriam P.L. Dupont. Les Naturalistes belges, 30(9) :
145-146.
1948 Les grandes étapes de biologie. Éd. ?,
Bruxelles : 120 p.
1950aLa genèse de l’idée d’évolution.
Éd. A. Lippens, Bruxelles : 229 p.
1950 b Du microbe à l’homme, conférence
présentée à l’athénée de
Schaerbeek. Plus Oultre, 15 : mai ; n° 19 :
septembre ; n° 20 : octobre.
1951a Histoire naturelle de l’homme – Du microbe au
vertébré. L’Athénée 40e
année(1/2) : 108-115.
1951b Histoire naturelle de l’homme – Du
vertébré au mammifère.
L’Athénée 40e année(3) : 42-49.
1951c Histoire naturelle de l’homme – Du mammifère
à l’homme. L’Athénée 40e
année(4) : 111-119.
1952a La forêt de Soignes et son rôle biologique.
Forêt et Nature (Bulletin trimestriel de la Ligue des Amis de la
Forêt de Soignes), 3e année(1) : 5-15.
1952b La forêt de Soignes et son rôle culturel. Forêt
et Nature, 3e année(3) : 18-28.
1952c La forêt de Soignes et la forêt de Marly. Forêt
et Nature, 3e année(4) : 34-44.
1952d La logique du projet de ceinture de circulation. Forêt et
Nature, 3e année(4) : 51-61.
1953a Réponse à une question. Forêt et Nature,
3[4**]e année(1) : 4-17.
1953b Le voisinage de la forêt de Soignes confère à
Bruxelles la valeur d’une station climatique
réputée. Forêt et Nature, 3[4]e
année(2) : 30-36.
1953c Lettres patentes de noblesse de la forêt de Soignes.
Forêt et Nature, 3[4]e année(3) : 38-41.
1953d Ce site, riche de lumière va bientôt
disparaître. Bulletin trimestriel de la Ligue des Amis de la
Forêt de Soignes, 34e année(4) : [1-3]
1953e La forêt de Soignes et le point de vue touristique.
Forêt et Nature, 3[4]e année(5) : 53-68.
1953f Pour la protection de la nature. Forêt et Nature, 3[4]e
année(6) : 71-73.
1953g La forêt de Soignes et le projet de ceinture de
circulation de l’agglomération brixelloise. Éd.
Amis de la Forêt de Soignes, Bruxelles : 83 p.
1954a La forêt de Soignes et les artistes étrangers.
Bulletin trimestriel de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes,
35e année(2) : 2-20.
1954b Émile Verhaeren. Bulletin de la Ligue des Amis de la
Forêt de Soignes, ###
1954c La forêt de Soignes. Éd. Amis de la Forêt de
Soignes, Bruxelles : 95 p.
1955 La manifestation Henri Carton de Wiart. Bulletin de la Ligue des
Amis de la Forêt de Soignes, 36e année(1) : [8-13].
1957 Esquisse géographique des valeurs universelles de
l’art en Belgique et des particularités régionales.
Bulletin de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, 38e
année(6) : [9-14].
1958a Index topographique des valeurs universelles de l’art
en Belgique. Bulletin de la Ligue des Amis de la Forêt de
Soignes, 39e année(1) : [5-12].
1958b Journées de la forêt de Soignes 8,9,10 août
1958. Bulletin de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, 39e
année(3/4) : [5-7].
1958c La forêt de Soignes – Son rôle dans le
développement urbanistique de l’agglomération
bruxelloise. Bulletin de la Ligue des Amis de la Forêt de
Soignes, 39e année(5) : [3-10].
1958d La forêt de Soignes – Son rôle dans le
développement urbanistique de l’agglomération
bruxelloise. Éd. Exposition universelle de Bruxelles 1958 :
[7-14].
1958e Réflexions consécutives au colloque international.
Éd. Exposition universelle de Bruxelles 1958 : [71-74].
1959 Espace vert, espace vital. Ligue des Amis de la Forêt de
Soignes, num. spéc. Anniv. 1909-1959 : 3-52.
1960 Classée par la Commission royale des Monuments et des
Sites, la forêt de Soignes est dorénavant soustraite aux
convoitises des spéculateurs et à l’arbitraire de
décisions partisanes prises au détriment de
l’intérêt général. Bulletin de la
Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, 41e année (num.
spéc.) : [1-15].
1961 Bruxelles et la forêt de Soignes. Bulletin de la Ligue des
Amis de la Forêt de Soignes, 42e année(3) : [1-7].
1964 Poésie et psychanalyse de Botton de Rimbaud. Éd.
Courrier du Centre d’Études poétiques, 48 :
232-238.
sans date (en collaboration avec Everaerts G., Gathy P. Gendebien J.,
Hubinon P. Joris C., Noirfalise A. & Sténuit J.) Ce milieu
où nous vivons. Entente nationale pour la Protection de la
Nature, Bruxelles : ## p.
1970a Le Sonnet des voyelles, Rimbaud répond à Etiemble.
Éd. Maison internationale de la Poésie : 50 p.
1970b Arthur Rimbaud – Essai. Éd. ? : ### p.
1971 Considérations sur l’importance de
Soignes. Éd. ? : 38 p.
1972 Salut, éphémère jardin***. Bulletin de la
Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, 53e
année(2/3) : [20-22].
Bibliographie
1972 Cosyns P., In memoriam Professeur Vlémincq. Bulletin de
la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, 53e(num.
spéc.) : 3-17.
2009 Smolski, G., Joie de vivre et d’étudier.
Témoignage d’une élève
decrolyenne (1926-1937). Éd. Centre d’études
decrolyennes, Bruxelles : p. 84.
2011 Koeckelenbergh A., Dessins pour… représenter la
nature et les cieux in Depraetere N., Gesché-Koning G.
& Nyst N., Insoupçonnables beautés de la recherche /
Les dessins dans les collections de l’ULB. Éd.
Réseau des Musées de l’ULB, Bruxelles : 41-43.
2014 [Geerinck D.], Aimé Vlémincq in Tisaun P., 1913-2013
Athénée Fernand Blum Cent ans d’histoire.
Éd. Athénée communal Fernand Blum,
Schaerbeek : 91.
*80 ans plus tard, dans cette continuité, son successeur
actuel Éric Walravens a réalisé en collaboration,
une série de livres de biologie pour l’enseignement
secondaire (2e et 3e degrés) et en a assuré seul toute
l’illustration photographique.
** Erreur de numérotation : 3 à la place de 4, ce
qui en a décalé la suite.
*** Publication posthume.
www.afblum.be,
dernière mise à jour de cette page le 30/01/2017 - webmaster